Festival 2017 : l’aventure des claviers

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Depuis l’introduction de l’orgue en Occident au VIIIe siècle, l’usage des claviers n’a cessé de s’y développer. L’édition 2017 retrace certaines de ces aventures esthétiques…

– l’aventure du clavecin au XVIIIe siècle, des Concertos brandebourgeois de Jean-Sébastien Bach portés par Bertrand Cuiller et le Caravansérail*, aux sonates hypnotiques et virtuoses de Scarlatti proposées par la jeune lauréate Mathilde Mugot, le 30 septembre 2017.

– l’aventure du piano romantique, éclos à l’orée du XIXe siècle avec le classicisme viennois illustré par des concertos de Haydn pleins de jeux et d’esprit pour pianoforte et violon proposés par Alexei Lubimov, Amandine Beyer et son ensemble Gli Incogniti, puis diffusé dans toute l’Europe comme le montre une journée « piano romantique » autour de Edoardo Torbianelli* et de deux lauréats, Laura Fernandez Granero et Luca Montebugnoli. Cette journée permettra d’entendre le pianisme londonien de Clementi sur un piano Broadwood, les transcriptions de symphonies de Beethoven sur un piano viennois Conrad Graf, puis Chopin et le chant du violoncelle sur un Pleyel 1842. Une table ronde sur les pianos romantiques animée par Gaëtan Naulleau du magazine Diapason narrera l’aventure de l’interprétation sur pianos historiques, les 30 septembre et 1er octobre.

– l’aventure du lied et de la mélodie, rencontre intime entre voix et claviers, entre l’expression d’un texte, d’une idée poétique et des jeux évocateurs du pianiste…. Prima le parole, dopo la musica, tel était le « motto » du pianiste chef de chant Ruben Lischitz disparu en 2016, auquel Royaumont et les lauréats formés par lui depuis plus de 20 ans – Stéphane Degout, Karine Deshayes, Christian Immler, Hélène Lucas, Alphonse Cemin, Simon Lepper, Michael Guido…- rendront hommage avec des récitals, une exposition et une table ronde le 23 septembre. La nouvelle génération, lauréate de 2015, Marion Lebègue et Johanne Ralambondrainy, proposera des lieder viennois de Mahler, Berg et Strauss le 24 septembre.

– l’aventure récente du piano contemporain – au travers notamment des partitions de Helmut Lachenmann, transformant et détournant le jeu du piano, mis en perspective avec l’autre figure du romantisme qu’est Schumann – sera mise en scène par Claudia Chan*, avec un atelier de préparation du piano et un concert autour de l’enfance, le 10 septembre.

– l’aventure fascinante de l’orgue, né en Orient sous forme d’orgue à bouche pour accompagner les rituels, réinventé par les Grecs au IIIe avant J.C. sous forme d’orgue hydraulique pour les cérémonies profanes, offert à l’Occident par l’Empereur Constantin, sous la forme d’un cadeau à Pépin le Bref au VIIIe siècle, devenu instrument céleste au Moyen Âge puis cadeau diplomatique affirmant l’excellence mécanique des Anglais en 1599, lorsque Elisabeth I en offrit un au Sultan… L’Acheron et Sultan Veled nous invitent à un voyage musical entre Londres et Constantinople, entre consort de violes et ney ottoman, entre polyphonies anglaises et maqams ottomans, tandis que Louis-Noël Bestion de Camboulas* fera se rencontrer shô japonais, accordéon, claviers électroniques et orgue Cavaillé-Coll dans un programme interpolant gagaku japonais du XIe siècle, pièces contemporaines de Toshio Hosokawa ou Steve Reich et improvisation, le 8 octobre.

* artistes ou ensembles en résidence