Encadrement

Raphaël Pichon, directeur musical de l’ensemble Pygmalion. De ses affinités particulières pour le répertoire germanique de Schütz à Brahms, avec Jean-Sébastien Bach comme figure de proue, le répertoire de Raphaël Pichon est néanmoins large et éclectique, du premier baroque à la création contemporaine. Il fonde en 2005 l’ensemble Pygmalion, orchestre et chœur de jeunes professionnels, dédié au répertoire sur instruments d’époque et avec lequel il enregistre de nombreux disques.

Né en 1984, Raphaël Pichon débute la musique au sein de la Maîtrise des Petits Chanteurs de Versailles puis poursuit ses études musicales de chant, violon et piano au sein des Conservatoire à Rayonnement Régional et Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Tout d’abord jeune contre-ténor, ses expériences le mènent à chanter sous la direction de Jordi Savall, Gustav Leonhardt, Ton Koopman, mais aussi Geoffroy Jourdain avec lequel il aborde spécifiquement la création contemporaine.

En 2006, il fonde et dirige l’ensemble Pygmalion, chœur et orchestre dédié au répertoire sur instruments d’époque. Leur répertoire se veut à l’image des filiations qui relient Bach à Mendelssohn, Schütz à Brahms, ou encore Rameau à Berlioz. Avec cet ensemble aujourd’hui associé de l’Opéra de Bordeaux, il est invité aux festivals de la Chaise-Dieu, de Beaune, de Saint-Denis, de Radio-France Montpellier, d’Ambronay ou de Saintes et remporte un grand succès avec son interprétation du répertoire choral sacré de Johann Sebastian Bach et le cycle des tragédies Dardanus, Hippolyte et Aricie et Castor et Pollux (Jean-Philippe Rameau). L’ensemble est invité régulièrement à l’Opéra de Bordeaux, à la Salle Pleyel à Paris, à l’Opéra Comique, au Bozar de Bruxelles, aux opéras de Versailles et Rouen, à la Fondation Royaumont, aux Grands Interprètes de Toulouse, mais aussi au Palau de la Música Catalana de Barcelone ou encore à la Musikfest de Brême et à la Philharmonie de Hambourg.

Les débuts de Raphaël Pichon dans le répertoire lyrique sont marqués en 2010 par L’Opera seria (Florian Leopold Gassmann) à Nantes, puis par une production scénique de la Passion selon Saint Jean (Bach) aux côtés du Holland Baroque Society à Amsterdam. Depuis 2012, on le retrouve auprès du Stavanger Symfonikorkester, de l’Orchestre National de Montpellier, de l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy, des Violons du Roy à Québec ou encore de l’Orchestre de chambre de Lausanne. Il développe ainsi son répertoire en abordant Noces (Stravinsky), la Messe en ut mineur (Mozart), le Requiem allemand (Brahms) ou encore Elias (Mendelssohn). En 2014, il fait ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence avec Trauernacht mis en scène par Katie Mitchell.

Sa discographie chez Alpha comprend les quatre Missae Breves et la Messe en si mineur (Bach) ainsi que Dardanus (Rameau), qui se voient décerner un Diapason d’or de l’année, FFFF de Télérama, le « CD des Monat » d’Opern Welt ou encore l’Editor’s choice de Gramophone. En 2014, il rejoint Harmonia Mundi qui sort à l’automne 2014 la Köthener Trauermusik de (Bach), qui se voit décerner la Victoire de la Musique 2015 pour l’enregistrement de l’année, ou encore un Choc de Classica et 4FFFF de Télérama. Castor & Pollux sortira au printemps 2015, ainsi qu’un premier enregistrement consacré à Mozart aux côtés de la soprano Sabine Devieilhe (Erato).

2015 est marquée par ses débuts à la Philharmonie de Paris, au Grand-Théâtre de Provence, à Amsterdam (DNO et Muziekgebouw), Lisbonne (Gulbenkian Foundation), Metz (Arsenal), Caen (Théâtre), Essen (Philharmonie), Rio et Sao Paulo, ainsi qu’une première production lyrique aux Opéra de Bordeaux et Versailles (Dardanus de Jean-Philippe Rameau, mise en scène Michel Fau).

L’ensemble Pygmalion est en résidence à la Fondation Royaumont.

Christian Immler, baryton, professeur au conservatoire de Lausanne/Fribourg

Enfant, il fut alto solo au Tölzer Knabenchor, mais il se produit maintenant en soliste dans les salles les plus prestigieuses : le baryton allemand Christian Immler chante et enregistre depuis de nombreuses années au plus haut niveau ! Après ses études auprès de Rudolf Piernay, il remporte en 2001 le Concours International Nadia et Lili Boulanger à Paris, donnant ainsi une impulsion décisive à sa carrière.
Interprète reconnu de Haendel, Haydn, Mozart et Mahler, il place la musique de Bach au cœur de sa carrière ; il a chanté avec Marc Minkowski, Nikolaus Harnoncourt, Ivor Bolton, Philippe Herreweghe, Daniel Harding, Andrew Parrott, Michel Corboz, Masaaki Suzuki, Ottavio Dantone, Giovanni Antonini, William Christie, Harry Christophers, Frieder Bernius, Leonardo García Alarcón et Raphaël Pichon. Il a également développé une importante carrière opératique : Opéra-Comique à Paris, Grand Théâtre de Genève, Boston Early Music Festival et New Israeli Opera. Récitaliste, Christian Immler s’est imposé comme un des plus éminents chanteurs de Lieder de sa génération, reconnu en particulier pour l’intérêt qu’il porte aux « Compositeurs émigrés » du 20ème siècle. Il ainsi a chanté dans les salles les plus importantes : Wigmore Hall et Royal Festival Hall à Londres, Frick Collection à New York, Mozarteum de Salzbourg et Tonhalle de Zurich, avec les pianistes Helmut Deutsch, Gérard Wyss et Danny Driver. Ses enregistrements ont été récompensés par le Diapason d’Or, le Diapason Découverte, le Diamant d’Opéra et l’Enregistrement de l’Année (France-Musique). Christian Immler est professeur de chant à l’HEMU de Lausanne/Fribourg.

Destinataires

8 chanteurs : 2 sopranos, 2 altos, 2 ténors, 2 barytons
2 clavecinistes

Présentation

Une des opinions les mieux partagées par les chanteurs est de dire que les cantates de J.S. Bach représentent surement un des répertoires les plus difficiles à appréhender, chanter, interpréter, incarner. Au-delà de la difficulté propre du point de vue technique, symbolique, stylistique, chanter en tant que soliste une cantate de Bach pose de redoutables questions interprétatives, au carrefour de nombreux éléments dont il faut ou non tenir compte. Théâtre sacré pour certains devant jongler entre dramatisme opératique et incarnation pieuse, les cantates de Bach sont aussi le reflet d’une histoire de l’interprétation très richement documentée qui confronte des esthétiques et des approches très variées : Gardiner, Herreweghe, Leonhardt, Suzuki, Koopman, etc. Aujourd’hui, Raphael Pichon et son ensemble Pygmalion, en résidence à Royaumont, conjuguent avec grâce et talent beaucoup des qualités de leurs illustres prédécesseurs.

Ce workshop ne s’intéressera pas tant à la question des effectifs choraux en prenant part au débat mais bien plutôt à ce qui fonde l’expression la plus juste dans la prise de parole soliste. Comment appréhender la difficulté vocale, magnifier l’expression, acquérir les bases de la rhétorique musicale ? C’est à la lumière d’une connaissance intime du corpus mais également à la lumière de la production unique « Trauernacht » (Katie Mitchell / Festival d’Aix-en-Provence) composant une narration théâtrale à partir d’un patchwork d’extraits de cantates que Raphael Pichon proposera une approche qui se voudra autant pratique, théorique et vocale que spirituelle. A ses côtés, la participation du baryton allemand Christian Immler, unanimement reconnu au niveau international, permettra aux chanteurs de se forger la parfaite boîte à outils pour chanter avec bonheur et céleste joie ce répertoire si difficile à faire sien mais ô combien sublime.

Enseignement

  • étude et caractérisation des arias, ariosos et différents récitatifs
  • approche pratique des conduites vocales
  • appréhension de la rhétorique en jeu
  • appropriation symbolique et théâtralisation du chant
  • endurance et gestion des dynamiques
  • relation agogique avec le continuo

Journée type :
Ateliers individuels avec les chanteurs + Raphaël Pichon + Christian Immler
Lecture à la table et analyse du texte
Ateliers par groupes pour travail d’ensemble et échange d’impressions
Expériences de spatialisation et mise en mouvement
Conférences et échanges
Accès à la documentation et aux fonds de la Bibliothèque musicale François-Lang

Calendrier

Sessions
du dimanche 8 au mercredi 11 novembre

Présentation publique
Fenêtre sur cour[s] mercredi 11 novembre à 15h