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Les espaces propices à l’apparition du chorégraphique

L’endroit où l’on pose la question est aussi important que la question elle-même. La danse a fait preuve historiquement aussi bien d’adaptabilité que d’esprit de conquête quant aux territoires de sa représentation. La question des lieux où se produit la danse et où on la regarde reste toujours d’actualité. Les dimensions physiques, fonctionnelles, symboliques, voire historiques ou politiques de l’espace choisi pour un rituel chorégraphique, impactent le projet et déterminent de multiples choix. Ils conditionnent, mais doivent pouvoir inventer de nouveaux langages gestuels, de nouvelles partitions chorégraphiques, un dialogue sensible avec l’espace musical et sonore.

Au-delà des plateaux, jardins et autres cadres in situ, les nouvelles technologies et avant elles le cinéma et la vidéo, ont aussi ouvert d’autres champs possibles pour la visibilité de la danse. Des territoires certes virtuels, mais qui offrent de multiples connivences et potentialités créatives avec le chorégraphique. La danse à l’image invite à concevoir de nouvelles grammaires compositionnelles, autant qu’elle propose une autre lecture de l’événement dansé. Les danses circulent aussi sur la toile du Net et raisonnent avec notre époque.

Les espaces propices au chorégraphique seraient donc multiples. Multiples aussi les champs de contraintes qu’ils génèrent. Ils nous obligent à appréhender de nouveaux outils, à diversifier nos savoirs pour inventer de nouveaux processus créatifs. Le site de l’abbaye de Royaumont, ses caractéristiques architecturales et paysagères, son histoire et ses façons d’être habitées est le laboratoire idéal pour aborder ce sujet.

Cette première édition de Prototype s’adresse à 10 chorégraphes ou auteurs interprètes curieux et désireux d’interroger cette thématique, afin de nourrir et enrichir leur propre langage chorégraphique. Tout au long du cursus les stagiaires seront accompagnés par des intervenants, qui au travers de communications, conférences, échanges artistique et ateliers, abonderont sur le sujet. Un tutorat dynamique afin de leur permettre de conceptualiser et formaliser un projet de recherche en écho avec le thème. À l’issue des quatre sessions du programme chaque chorégraphe proposera un duo ou un trio, un prototype chorégraphique présenté avec le concours de compositeurs, danseurs et musiciens stagiaires invités d’une durée de dix minutes maximum.
Pour clore la formation, chaque prototype fera l’objet d’une analyse et d’un échange critique entre tous les protagonistes : enseignants, chorégraphes, collaborateurs et directeur pédagogique.

Destinataires

Les participants à cette 1ère édition

Les stagiaires chorégraphes
Vidal Bini, Audrey Bodiguel, Eloïse Deschemin, Emilia Giudicelli, K Goldstein, Caroline Grosjean, Mathieu Heyraud, Céline Larrère, Nicolas Maurel, Sébastien Molliex

Les stagiaires compositeurs
Maurizio Azzan, Rémi Aurine-Belloc, Jonathan Bell

Les stagiaires interprètes
Danseurs : Thomas Ballevre, Laura Boudou, Flore Khoury, Ghislaine Louveau, Annabelle Pirlot, Damien Sengulen, Léa Thomen, Lisa Vilret et Claire Lavernhe
Chanteuse : Elise Chauvin
Violoncelliste : Marie Ythier

Intervenants et thèmes

Atelier Au vol par Julie Nioche et Virginie Mira
Rentrer en contact avec un objet scénographique qui devient le point de départ de la création d’une danse.
(En attente de compléments)

Atelier Dedans/dehors l’exercice critique en questions par Irène Filiberti
Quand la pratique passe par l’écrit, le texte et ses usages. Journal d’atelier pour les participants, journal témoin pour le critique. L’occasion de conceptualiser les pensées et les actes en émergences, nommer, saisir, étoffer et croiser les contributions, en faire trace. Le statut des mots et des discours : quelles paroles, poétiques, informatives, réflexives ; pour quel usage : rédiger un projet, intégrer en création, le texte support de réflexion, matériau de création.

L’espace dans le son et Le corps orchestral par Romain Kronenberg

L’espace dans le son
Le sonore au sens large (musique, bruitages, voix, etc…) associé aux autres formes artistiques ouvre des perspectives d’évocation et de narration infinies. Une des dimensions du sonore est l’espace. Il peut s’agir de l’espace de projection du son, où interprètes et spectateurs éprouvent le son physiquement, comme de l’espace contenu dans le son, celui du mixage et des espaces mentaux.
Dans l’œuvre, l’espace sonore dialogue avec d’autres espaces : celui du plateau, de la lumière, du geste, du déplacement, du cadre, du hors champ, du spectateur, de l’espace de monstration. Ce sont ces dialogues, et les espaces eux-mêmes – symboliques et physiques, qui nous traverseront à travers des œuvres de tous horizons.

Atelier Le corps orchestral
Un danseur équipé de microphones se déplace dans un espace musical, qu’il capte et interprète. Le geste dansé devient geste d’orchestration, permettant de transformer l’image sonore du général au particulier, de déplacer le focus d’une source sonore vers une autre, et créant ainsi un chemin dans le sonore. Non seulement la musique est captée, mais également les gestes produits par le danseur. Entre danseurs et musiciens, un rapport de connivence s’établit, autour d’un dialogue qui joue sur les rencontres et contradictions.
Cette expérimentation donne naissance à un document sonore qui témoigne de la rencontre entre gestes musicaux et gestes chorégraphiques.

Atelier vidéo par Vincent Bosc
Quel dispositif pour quel usage ? Faire découvrir les potentiels de la vidéo en accompagnant le stagiaire dans la mise en œuvre de son projet. L’atelier propose à partir du témoignage d’expérience professionnelle de :
> présenter les différents champs d’action de la vidéo : installation, film, outil scénographique, web diffusion, captation
> présenter les outils : création d’image, montage, diffusion
> questionner sa fonction et son mode d’écriture : déterminer la nature des images et leur intégration à l’objet chorégraphique

Ces différents axes seront développés selon le Prototype de chaque stagiaire.

Carnet vidéo : La vidéo comme témoin et outil de mémoire

Réalisation d’un carnet vidéo sur le processus de transmission dans l’élaboration globale des Prototypes.

Le paysage, intervenir pour comprendre et comprendre pour intervenir par Vincent Lahache
Ateliers – actions et observations
« Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent » Michel Corajoud

L’horizon, le sol, l’épaisseur, l’espace, la mémoire sont au cœur du travail de paysagiste comme au cœur de celui du danseur. Le mouvement y est central : déplacement des graines, vivaces vagabondes, corps traversant l’espace, bourrasque de vent, activités humaines… Le paysagiste doit saisir ces forces en action, depuis le micro-organisme souterrain jusqu’à l’avion qui plane, pour avoir une chance d’intervenir au plus juste des enjeux qui se mêlent dans tout projet. Le projet de paysage se construit entre approche sensible (faire confiance à ses sens dans l’appréhension d’’un site, productions multiples pour le restituer…) et démarche rationnelle (comprendre les enjeux du vivant, les topographies qui régissent l’endroit, les usages…).
Pour permettre une meilleure compréhension des liens qui unissent le champ de la création paysagère et celui de la création chorégraphique, des ateliers seront conduits au cours de véritables immersions dans des terrains de différentes natures (terrains « vagues », délaissés urbains, friche agricole…). L’espace y sera vécu et arpenté en tous sens. Il y sera question d’actions et d’observations : intervenir pour comprendre et comprendre pour intervenir…

Danse et scène occidentale et Habiter en danseur par Julie Perrin

Conférence 1 : Danse et scène occidentale
En articulation avec l’intervention de Julie Nioche et Virginie Mira. Architecture théâtrale, rappel de son histoire, son évolution) ; et scénographie, le rôle de la danse dans l’évolution de la scénographie occidentale – Nijinsky, Fuller, Schlemmer, Cunningham,… jusqu’à aujourd’hui.

Conférence 2 : Habiter en danseur
En lien avec l’intervention de Vincent Lahache. La question de la danse pour site spécifique, hors la scène en contexte urbain ou paysager : art & vie ; danse et art contextuel ; question du spectateur dans ces projets ; distinction entre hors la scène et dans de site spécifique ; rôle de la nature dans la danse – Duncan, Forti, Halprin, Devigon, Contour…

Feldenkrais par I-Fang Lin
Le cours : exploration à partir de l’endroit où on est maintenant, à partir du corps tel qu’il est aujourd’hui. En voyageant au sein des prises de conscience par le mouvement (PCM) proposées par la méthode Feldenkrais, j’inviterai les étudiants à améliorer leurs mobilités, leurs flexibilités et leur coordination, à aller vers un espace de possibilité, de curiosité et de souplesse, à retrouver ou redécouvrir une harmonie, une nouvelle créativité et une fluidité dans sa juste réalité.

Composition de groupe : danse-musique par Thomas Hauert

Atelier
La principale intention de cet atelier est d’improviser la composition du mouvement d’un groupe et de tenter de créer un organisme unifié à partir d’un groupe constitué de plusieurs corps individuels. Au sein d’un groupe, le mouvement des différents individus peut être connecté et uni. À l’image des musiciens d’un orchestre interprétant ensemble un morceau de musique, les danseurs peuvent former une unité dans l’espace, en connectant leurs mouvements plutôt qu’en les juxtaposant. Les formes ou les positions peuvent être liées les unes aux autres et donner visuellement le sentiment d’harmonie ou de dissonance (connexions verticales sur l’axe temporel) ; les danseurs peuvent aussi créer des connexions faisant référence à des événements passés ou futurs, comme les mélodies, rythmes et dynamiques en musique (connexions horizontales sur l’axe temporel). Penser ces connexions sous l’angle des termes musicaux peut nous aider à trouver des équivalences dans le mouvement. De plus, dans le cas présent, notre instrument, le corps et un autre élément parfois mésestimé, le groupe, s’avèrent être dotés d’aptitudes permettant de créer des structures de mouvement interactives et interconnectées, que nos esprits individuels et conscients n’auraient jamais pu concevoir. Nous exploiterons l’intelligence en essaim / l’intelligence collective, passerons constamment de la position de leader à celle de suiveur ou adopterons ces attitudes simultanément, prendrons la responsabilité d’initier ou de jouer un rôle dans le développement des propositions ou des structures émergeant inconsciemment chez les autres, garderons une perspective globale de la composition du groupe tout en assumant notre rôle en son sein. Les structures de liaison du groupe permettent aux danseurs de créer un sens de la musicalité partagé, émergeant de la contribution fragmentée de chaque personne impliquée, dans le silence et en rapport avec une musique audible ou imaginée.

L’analogie entre le mouvement et la musique constituera un autre axe fondamental.
Le lien entre musique et danse est ancien et semble évident. Comme si ces deux disciplines étaient des représentations distinctes de notre désir de diriger notre rapport au temps et à l’espace. Un potentiel créatif infini réside dans les analogies, spécificités et interactions des deux formes. Nous pouvons beaucoup apprendre des musiciens (compositeurs et interprètes) concernant le mouvement, en termes de rythme, minutage, tension et relâchement; contrepoint etc…

Unités d’un espace commun : gestes d’écriture et gestes instrumentaux par Jérôme Combier
Où nous verrons comment l’écriture musicale crée des espaces acoustiques virtuels. Comment une écriture musicale, de par l’articulation de gestes d’écriture, peut engendrer une écriture chorégraphique. Enfin, comment le geste instrumental peut définir un projet chorégraphique (paraphrase, commentaire de ce geste) et parfois définir un espace chorégraphique inédit.
Au cours de cet atelier il sera également question de construire une écoute collective (en tant que la somme de nos écoutes individuelles) à partir d’œuvres musicales de référence et de se questionner sur leur possible mise en espace(s).

Le geste musical en tant que geste chorégraphique
Références : Jiri Kylian / Anton Webern Sweet dance et No more play de Jiri Kylian
Documents visuels (Dvd Black and white)
Référence : Maud Le pladec / Fausto Romitelli Professor

Le geste instrumental en tant qu’enjeu chorégraphique
Référence : Xavier Le Roy / Helmut Lachenmann Salut für Caudwell

Fais-moi un signe ! par Malte Martin
Chacun est un émetteur de signes.
La ville est une jungle de signes. Comment vivre dans la jungle en faisant signe aux autres ?
Comment construire des nouveaux paysages de signes ?
Voilà quelques termes du champ de recherche que je voudrais investir dans le cadre du Programme Recherche et Composition Chorégraphiques.
Nous parlerons de la sursaturation de l’espace urbain, de mes tentatives de le transformer, d’y évoluer.

«de la basse tension
La société du spectacle produit une course effrénée menant à une surenchère
de signes. Le clignotement permanent et généralisé des enseignes est le symbole de la marchandisation du monde. Je n’ai pas les moyens de crier plus fort et je n’ai pas envie de rajouter du bruit au bruit, de la couleur à la couleur.
Les mots, le contraste typographique, le noir et blanc, et souvent la matière
du papier, sont les ingrédients de mes tentatives de ralentissement du monde.
Il s’agit paradoxalement de gagner en force en susurrant, et d’envoyer de temps en temps des éclats de mots dans la ville “avec excès, près de leur déchirure ”.
Une stratégie de basse tension alors, qui ne se prive pas de donner de la voix »
in Prendre la parole, février 2007

La question sera finalement comment vivre dans un jungle en faisant signe aux autres.

Calendrier

Session 1/4 – État des lieux

Encadrement
• Julie Nioche, chorégraphe ostéopathe et Virginie Mira, plasticienne – atelier Au Vol
• Irène Filiberti, critique de danse – Dedans/dehors l’exercice critique en questions
• Romain Kronenberg, compositeur et cinéaste – L’espace dans le son
• Vincent Bosc, vidéaste – Vidéo : quel dispositif pour quel usage ?
• Jérôme Combier, compositeur – Unités d’un espace commun : gestes d’écritures et gestes intrumentaux
• Vincent Lahache, paysagiste (en lien avec l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles) – La valse lente du paysage : un va et vient entre perception, compréhension et intervention
• Julie Perrin, enseignante-chercheuse Paris VIII – Danse et scène occidentale
• I-Fang Lin – Pratique somatique : Feldenkrais
• Hervé Robbe, chorégraphe – tutorat et thème(s) d’intervention à préciser
Session

du dimanche 20 octobre au jeudi 7 novembre 2013
Présentation publique
Fenêtre sur cour[s] : atelier ouvert le mercredi 6 novembre 2013 avec les stagiaires et les intervenantes Julie Nioche et Virginie Mira

Session 2/4 – Plan de rénovation
Encadrement

• Thomas Hauert, chorégraphe – Composition de groupe : danse-musique
• Irène Filiberti, critique de danse – Dedans/dehors l’exercice critique en questions
• Romain Kronenberg, compositeur cinéaste – Le corps orchestral
• Jérôme Combier, compositeur – Unités d’un espace commun : gestes d’écritures et gestes intrumentaux
• Vincent Bosc, vidéaste – La vidéo comme témoin et outil de mémoire
• Malte Martin, plasticien, graphiste – Fais-moi signe !
• Hervé Robbe, chorégraphe – tutorat et thème(s) d’intervention à préciser
Session
Période : du dimanche 8 au vendredi 20 décembre
Les 10 chorégraphes stagiaires sont rejoints par 4 compositeurs ou musiciens improvisateurs stagiaires issus des Programmes Voix nouvelles et Musiques transculturelles
Présentation publique
Fenêtre sur cour[s] : atelier ouvert le jeudi 19 décembre à 18h avec les stagiaires et l’intervenant Thomas Hauert

Session 3/4 – Permis de construire
Encadrement

• Hervé Robbe, chorégraphe
• Jean-Christophe Paré consultant et Hervé Robbe chorégraphe – De la relation du chorégraphe au danseur (titre provisoire)
• Vincent Lahache paysagiste (en lien avec l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles) – La valse lente du paysage : un va et vient entre perception, compréhension et intervention
• Vincent Bosc, vidéaste (si projet vidéographique)
Session
du jeudi 3 au jeudi 17 avril 2014
Cette session réunit les 10 chorégraphes stagiaires et les 4 compositeurs et musiciens improvisateurs stagiaires
Audition danseurs le lundi 14 avril 2014
Les chorégraphes, les compositeurs et musiciens improvisateurs stagiaires inviteront 8 à 10 danseurs à les rejoindre les 15 et 16 avril

Session 4/4 – Mise en chantier
Encadrement

• Hervé Robbe, chorégraphe
• Vincent Bosc, vidéaste et Romain Kronenberg, compositeur (consultants sous réserves)
Session
du lundi 11 au lundi 25 août 2014
Cette session réunit les 10 chorégraphes stagiaires, les 4 compositeurs et musiciens improvisateurs stagiaires, les 8 danseurs stagiaires sélectionnés lors de la 3e session, ainsi qu’1 ou 2 autres collaborateurs (musiciens, plasticiens, paysagistes, etc.) en vue de la réalisation des 10 prototypes.
Présentation publique
Fenêtres sur cour[s] : présentation critique des 10 prototypes le dimanche 24 août 2014 (horaires à préciser)