L’opéra au clavecin (XVIIe-XVIIIe siècle)

Présentation

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, transcriptions et arrangements d’opéras constituaient une grande part du répertoire des clavecinistes. Si pendant longtemps, le compositeur français le plus joué au clavier est Jean-Baptiste Lully, le goût pour les transcriptions d’opéra accompagne ensuite l’évolution du genre : tout au long du XVIIIe siècle, tragédies en musique, ballets et opéras comiques fournissent matière à un large répertoire.
Le projet de la formation est de renouer avec cette pratique de la transcription, en puisant parmi les nombreux exemples de musiques d’opéras arrangées pour clavecin qui nous sont parvenues, publiées ou manuscrites, depuis les multiples transcriptions de Lully, jusqu’aux centaines d’airs d’opéras comiques des années 1760, sans oublier Marais, Rameau, Royer, Corrette, etc, avec un détour possible par le répertoire étranger.
Les stagiaires seront incités à confronter les versions anciennes, mais aussi à jouer – s’ils le désirent – leurs propres transcriptions pour un ou deux clavecins.
Dialoguant avec les cours de clavecin, des conférences musicologiques retraceront le contexte de cette vogue de l’opéra au clavecin aux XVIIe et XVIIIe siècles, en analyseront les sources et approfondiront quelques exemples. Une séance d’initiation aux outils de la recherche en musicologie est aussi prévue.
Une Fenêtre sur cour[s] clôturera ces journées.

Encadrement

Jean-Luc Ho claveciniste

*2021 : Concert Variations Goldberg au Festival de Royaumont. 2018-2021 : en résidence à la Fondation Royaumont ; 2020 : Académie du clavecin avec Leon Berben et Pierre-Alain Clerc, concert Partitas de Bach : 1e partie au Festival baroque de Pontoise, 2e partie au Festival de Royaumont ; 2019 : Académie du clavecin avec Benjamin Alard, Carole Cerasi, résidence et concert Offrande Musi-cale avec le Petit Trianon ; 2018 : atelier de formation Couperin clavecin et orgue Clicquot de la Chapelle Royale de Versailles avec Blandine Verlet, double concert des Nations de François Couperin ; 2017 : incubation autour des Nations de Couperin, résidence de recherche sur les Messes de Couperin ; 2016 : concert Froberger – Weckmann sur clavicythérium ; 2015 : enregistrement de l’intégrale des Partitas de JS Bach, concert Bach-D’Anglebert

Jean-Luc Ho étudie le clavecin, l’orgue et le clavicorde. Aujourd’hui musicien de claviers, il se produit principalement en récital, en France et à l’étranger. Sa discographie est fidèle à son amour quotidien pour Bach, Couperin, Byrd, Sweelinck… Son attention pour les instruments et les ateliers de facture le conduisent aussi bien à s’impliquer dans la renaissance d’un orgue castillan de 1768 (aujourd’hui à Fresnes) qu’à former sa propre collection d’instruments. Artiste-résident du Festival Bach en Combrailles (2017-2020) et de la Fondation Royaumont (2018-2021), il enseigne l’accord et les tempéraments au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Diplômé en clavecin et basse continue du CNSMDP, il reste profondément marqué par ses trois années d’apprentissage avec Blandine Verlet.

Olivier Fortin claveciniste

Diplômé avec distinction du Conservatoire de musique du Québec, Olivier Fortin est récipiendaire de plusieurs bourses d’excellence qui lui ont permis de poursuivre sa formation à Paris avec Pierre Hantai et à Amsterdam avec Bob van Asperen. Lauréat des concours Bach de Montréal du concours de Bruges, il est très sollicité pour ses qualités de soliste et de chambriste. Il joue à travers l’Europe, au Japon, en Chine et en Corée du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et au Canada avec l’Ensemble Masques, Capriccio Stravagante et l’orchestre baroque Tafelmusik. Il se produit également avec Skip Sempé et Pierre Hantaï dans des programmes de musique pour deux et trois clavecins. De 2004 à 2008, il a enseigné le clavecin et la musique de chambre au Conservatoire de musique de Québec. Il supervise et enseigne dans le stage d’été de musique ancienne de Cluny, en plus d’être professeur de basse continue de musique de chambre à l’École Supérieure de Musique de Bourgogne-Franche-Comté.

Marie Demeilliez musicologue

Marie Demeilliez est maîtresse de conférences en musicologie à l’Université Grenoble Alpes et membre de l’Institut Universitaire de France. Elle est docteur en musicologie et diplômée du CNSMDP (clavecin, musicologie, écriture). Ses travaux portent sur la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le cadre de sa délégation à l’Institut Universitaire de France, elle développe actuellement une recherche consacrée aux claviers anciens (répertoire, pratiques, enseignement).

Thomas Soury musicologue

Thomas Soury est maître de conférences en musicologie à l’Université Lumière Lyon 2 et membre de l’Institut d’Histoire des représentations et des idées dans les modernités (UMR 5317). Ses travaux portent sur l’opéra français des XVIIe et XVIIIe siècles et plus particulièrement sur la figure de Jean-Philippe Rameau. Rédacteur en chef adjoint des Opera omnia Rameau, il vient de publier l’édition critique des Paladins.

* collaborations antérieures avec Royaumont

Public visé

  • 6 clavecinistes
  • Jeunes artistes professionnels ou en cours d’études supérieures

Calendrier

Sélection
Présélection sur dossier – pas d’audition

Date de clôture des candidatures : 31 octobre 2022

Tous les programmes de formation de la Fondation Royaumont ont un délai d’accès à minima de 11 jours ouvrés.
Exemple : si la Fondation Royaumont valide la demande d’inscription le 14 juin, elle peut proposer au bénéficiaire une formation qui commence le 29 juin.

Sessions
Du 9 au 12 décembre 2022
soit 4 jours de formation – 28 h

Présentations publiques
12 décembre à 18h

Fiche programme

Effectif plancher/plafond

Effectif plancher : 4 clavecinistes
Effectif plafond : 6 clavecinistes

Pré-requis et conditions d’accès à la formation

Être jeune claveciniste professionnel(le) ou en fin d’études supérieures, niveau master. Les participants s’engagent formellement à suivre l’intégralité du cursus, soit 4 jours de formation et à la Fenêtre sur cour[s].

Compétences visées / objectifs opérationnels

A l’issue de la formation le bénéficiaire sera capable de :

  • Appronfondir le répertoire pour clavecin français XVIIe-XVIIIe siècle à travers une approche musicologique et pratique
  • Analyser et éprouver des techniques de transcription d’œuvres vocales et orchestrales au clavier
  • Découvrir des collections musicales
  • Créer un programme musical
  • Editer des transcriptions nouvelles

Objectifs pédagogiques

Connaissances
  • Analyser une œuvre (forme, rythme, harmonie…) à travers une réflexion sur les sources
  • Acquérir les outils techniques nécessaires à la transcription et à l’interprétation d’un répertoire replacé dans son contexte de création
  • S’exercer à l’écriture de transcription à partir de modèles édités
  • Comprendre les enjeux de la transcription pour la connaissance et la circulation d’un répertoire
  • Intégrer les transcriptions dans des programmes de concert  

Savoir-faire

Renouveler la connaissance des pratiques et d’usages du répertoire de clavecin aux XVIIe-XVIIIe siècles

  • Nourrir sa réflexion interprétative par l’approche musicologique des sources Construire un programme de concert cohérent intégrant des transcriptions et des pièces originales avec un minutage donné
  • Répéter avec efficacité un programme dans un temps limité
  • Trouver sa place musicalement et humainement dans un groupe
  • Acquérir les outils techniques nécessaires à l’interprétation d’un répertoire et savoir quand et comment les utiliser
  • Travailler et chercher en bibliothèque musicale : trouver une œuvre précise ou rechercher des d’œuvres méconnues à interpréter, identifier une édition et sa pertinence par rapport à l’œuvre d’un compositeur
  • Prendre en compte les informations donnés par un.e musicologue spécialiste d’un répertoire pour affiner son interprétation d’une œuvre
  • Définir sa propre interprétation d’une œuvre à partir des conseils transmis par les encadrants
  • Affirmer son projet de carrière en définissant les différentes étapes et une stratégie de développement
  • Faire connaître son travail auprès du public, de la presse et de professionnels
Savoir-être
  • Entendre et comprendre les demandes des encadrants et leurs suggestions musicales
  • Exprimer clairement ses intentions musicales et pouvoir les justifier
  • Communiquer avec bienveillance aux artistes avec lesquels on joue les difficultés relationnelles que l’on peut rencontrer
  • Partager son interprétation avec un public lors de la restitution finale
  • Echanger des idées musicales avec des artistes avec lesquels on joue et définir un discours commun
  • S’adapter aux exigences d’un répertoire
  • Tirer les bénéfices des apprentissages des autres participants à la formation
  • Identifier toutes les personnes présentes lors de la formation et leurs rôles : artistes encadrants, directeur artistique, administratrice, chargée de production, réceptionniste…
  • Identifier les différents interlocuteurs d’un secteur professionnel et savoir s’adresser à eux pour développer ses projets artistiques

Déroulé/contenu de la formation

JOUR 110h00 : Accueil des bénéficiaires/ le matin
En compagnie de Thomas Vernet (Responsable des Bibliothèques Royaumont), Sophie Gillet (chargée de production), et des intervenants Marie Demeilliez (musicologue – Université Grenoble-Alpes), Thomas Soury (musicologue – Université Lyon II), Jean-Luc Ho et Olivier Fortin (clavecinistes) tour de table des bénéficiaires, présentations de leurs parcours et de leurs attentes concernant la formation. La chargée de production rappelle l’organisation de la vie à Royaumont (règles de vies, horaires de repas, règlement intérieur), présentation de la feuille d’émargement, rappel des outils à disposition : salles de répétitions individuelles, drive pour partager des ressources, livret d’accueil, photocopieurs, groupe Whatsapp pour contacter la chargée de production et échanger des informations.
11h00 : début de la formation avec les intervenants. Présentation de la Bibliothèque musicale François et de ses collections.
Exposé général sur les enjeux de la transcription au clavecin, produit dérivé de l’opera.
13h00 : déjeuner
15h00-18h00 : cours en groupe, travail détaillé sur chaque œuvre, définition des spécificités esthétiques et techniques
JOUR 2 à 310h-13h : cours en groupe, travail détaillé sur chaque œuvre, définition des spécificités esthétiques et techniques
13h : déjeuner
15h00-18h00 : cours en groupe, travail détaillé sur chaque œuvre, définition des spécificités esthétiques et techniques
JOUR 410h-13h : cours en groupe, travail détaillé sur chaque œuvre, définition des spécificités esthétiques et techniques
13h : déjeuner
15h00-16h00 : cours en groupe, travail détaillé sur chaque œuvre, définition des spécificités esthétiques et techniques
18h00-19h30 : fenêtre sur cour(s) : ouverture des répétitions au public, présentation de la formation et du travail effectué durant la semaine.

Méthodes mobilisées

Moyens pédagogiques

Enseignement pratique et musicologique, en présentiel, sous forme de séminaire de réflexion et de cours d’interprétation donnés par les intervenants en séances en petit groupe ou collectivement.
Les cours sont donnés en français.
Une présentation publique à la fin de la formation et prend la forme d’une masterclasse, d’une présentation de l’ensemble du corpus interprété ou autre…
Elle réunit l’ensemble des bénéficiaires et ne donne pas lieu à rémunération.

Moyens techniques mis à disposition :

Les salles sont spacieuses, munies de pupitres (plein ou pliants), de chaises ou tabourets adaptés aux musiciens (sans accoudoirs) et des instruments requis pour la formation :

Quatre clavecins Emile Jobin d’après :

  • Vincent Tibaut (1691) : deux claviers, 2 x 8’, 1 x 4’, petit ravalement avec doubles feintes 
  • Antoine Vater (1732) : deux claviers, 2 x 8’, 1 x 4’, FF-f’’’
  • Jean Claude Goujon (avant 1749) : deux claviers, 2 x 8’, 1 x 4’, FF-f’’’
  • Albertus Delin (1768) : un clavier, 2 x 8’, GG-e’’’

Les bénéficiaires apportent leurs partitions qui ne sont pas fournies.
En dehors des temps de cours, des lieux de répétition peuvent être mis à disposition gracieusement, sur demande et dans la limite des disponibilités.
Le monument de l’abbaye dans sa globalité (salles et jardins)
Documentation via Drive privé

Modalités de suivi et d’évaluation

Avant la formation

Présélection sur dossier d’inscription (via la plateforme…) par le directeur pédagogique et les intervenants, par un questionnaire qui permet d’identifier les besoins du bénéficiaire.
Évaluation du niveau professionnel par la biographie ainsi que les copies des prix et diplômes et par le fichier audio et/ou vidéo.

Pendant la formation en présentiel
  • Pendant la formation en présentiel : Évaluation par le travail pratique et théorique du bénéficiaire, de sa réactivité et son aptitude à intégrer rapidement les propositions faites par les intervenants.
  • Pendant la présentation à la fin de la formation : l’interprétation d’une ou plusieurs œuvres en situation réelle devant un public permet d’apprécier l’évolution de l’interprétation, ainsi que les postures émotionnelles et physiques.

L’entretien permet l’évaluation et l’orientation du choix de carrière.
Sont notamment observées pour le bénéficiaire :

  • la pertinence de l’interprétation en lien avec l’analyse historique et musicologique,
  • la pertinence des techniques de travail,
  • la qualité de la relation au public.

Les bénéficiaires signent une feuille d’émargement par demi-journée.

En fin de formation :

Une attestation de fin de stage mentionnant les objectifs, la nature et la durée de l’action et les résultats de l’évaluation des acquis de la formation est remise au bénéficiaire ainsi que le certificat le cas échéant.
Le bénéficiaire remplit une fiche d’évaluation qualitative afin d’évaluer les acquis de la formation d’un point de vue artistique, pédagogique, humain et matériel.
Les concerts hors cadre de la formation permettent de suivre l’évolution de la carrière du bénéficiaire en aval des formations, et notamment d’évaluer la qualité de l’interprétation ainsi que le nombre de concerts donnés.
Un suivi post-formation est établi, pour lequel les bénéficiaires sont priés d’informer durant les six mois suivants la fin de la formation des contrats qu’ils auront obtenus.

Accessibilité et prise en compte des situations de handicap

La Fondation Royaumont fait de l’accueil et de la participation des personnes en situation de handicap un engagement fort de son projet. Nos formations sont ouvertes aux personnes en situation de handicap et différents aménagements peuvent être envisagés en fonction des spécificités de chaque formation. Afin d’échanger sur vos besoins, contactez-nous au moment de votre inscription.

  • Salles et chambres accessibles par ascenseur.
  • Equipement écran et enceintes amplifiées
  • Restauration au rez-de-chaussée

Responsable pédagogique

Thomas Vernet, responsables des Bibliothèques Royaumont – Bibliothèque musicale François Lang
t.vernet@royaumont.com

Référente administrative

Sophie Gillet, chargée de production
s.gillet@royaumont.com

Référents handicap

Samuel Agard et Doriane Trouboul

Formation co-produite avec l’Université de Grenoble-Alpes, laboratoire Luhcie

Le Groupe ADP est Grand Partenaire de la Fondation Royaumont et soutient son action ancrée dans son territoire avec un rayonnement international, notamment à travers ses programmes d’échanges artistiques et actions de sensibilisation à la culture pour les enfants et jeunes riverains des plateformes aéroportuaires d’Ile-de-France.

Le Comité Henry Goüin, mécénat collectif d’entreprises, soutient les activités et le fonctionnement de la
Bibliothèque musicale François-Lang.

La certification qualité à été délivrée au titre de la catégorie d’action suivante :
ACTION DE FORMATION