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L’ouverture au monde

Deux catégories de moines cohabitaient dans l’abbaye au Moyen Âge : les frères convers, qui géraient les affaires « terrestres » du monastère (exploitation agricole, travaux, pisciculture…) et avaient le droit de dialoguer avec les voisins, et les moines de chœurs, voués aux affaires « célestes ».

Ce bâtiment d’une dimension exceptionnelle était occupé par les premiers ; l’accès à l’abbaye se faisait d’ailleurs par ce côté.

Aujourd’hui, la majeure partie de ce bâtiment est encore habitée par la famille des créateurs de la Fondation Royaumont mais le public est invité à visiter le réfectoire des convers, récemment restauré, ou à assister à des spectacles dans le grand comble, vaste salle sous les toits conçue pour la danse contemporaine.

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Bien qu’ayant connu de nombreux réaménagements aux XVIIIe et XIXe siècles, c’est l’un des mieux préservés parmi tous les bâtiments médiévaux encore en élévation. Encore à usage privé – à l’exception du Grand comble et de l’ancien réfectoire des frères convers – il ne se visite pas. Mais il est tout de même possible d’observer sa façade Est au travers des arcades ouvertes dans la galerie Ouest du cloître dans le premier quart du XXe siècle, par la famille Goüin qui en était alors propriétaire.

Les frères convers étaient des religieux laïcs et vivaient à l’écart des moines pour lesquels ils assuraient l’essentiel des tâches matérielles. Ce bâtiment qui leur était dévolu, situé à l’Ouest de l’abbaye, faisait à la fois écran et lien entre les moines astreints à la clôture et le monde extérieur.

Le rez-de-chaussée se composait initialement d’un cellier voûté et excavé, où étaient conservées les denrées alimentaires, d’un passage transversal qui reliait la cour d’entrée de l’abbaye à la ruelle des convers, puis d’un réfectoire voûté. Longeant le bâtiment, la ruelle permettait aux frères convers d’accéder à la cuisine et au bas-côté Sud de l’église tout en les isolant symboliquement des moines de chœur. À l’étage, un dortoir charpenté, suivi d’un parloir voûté puis d’une salle charpentée côté Sud, dont la fonction reste incertaine, mais pourvue de latrines.

La fonction de convers disparut à la fin du Moyen Âge et, au cours du XVIIe siècle, le bâtiment fut réaménagé en appartements pour les abbés commendataires et leurs hôtes. L’ancien cellier entresolé devint un vaste salon, tandis que l’étage fut distribué en galerie, chambres et antichambres, auxquelles on accédait par un nouvel escalier monumental.

Lors de la reconversion de l’abbaye en usine textile, il conserva essentiellement cet usage résidentiel et fut affecté au logement des manufacturiers et d’une partie de leurs employés. Il fut, en conséquence, moins dégradé que les autres. À partir de 1869, il servit également au logement des Mères et des Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux qui l’adaptèrent à leurs besoins sans en modifier notablement le plan. La majeure partie de ce bâtiment est aujourd’hui habitée par les descendants d’Henry et Isabel Goüin.

Des travaux de restauration de la façade Ouest ont eu lieu en 2012, suivis par la réhabilitation du réfectoire des convers, désormais ouvert à la visite.