2010-2013


Entre croyance et connaissance scientifique

Les vertus thérapeutiques des plantes sont depuis toujours utilisées pour s’efforcer de soigner les maladies du corps et de l’âme.

Au Moyen Âge, le caractère magique et une partie des pouvoirs attribués aux plantes naissent de la méconnaissance de l’homme pour cette science qui les étudie, la biologie. Ainsi les plantes sont souvent objets de superstition et investies de pouvoirs surnaturels : elles n’entrent plus seulement dans la composition des onguents, mais aussi dans celle des philtres, électuaires et autres potions. Les plantes magiques ne sont pas seulement sollicitées pour guérir un mal précis à l’aide de moyens reconnus ; elles peuvent aussi servir à provoquer des bienfaits, des protections, ou encore des nuisances. Les propriétés magiques sont recherchées selon les règles de la Magie blanche ou de la Magie noire, au moyen de rituels et cérémonials plus ou moins élaborés.

Plantes médicinales avant tout, les plantes magiques expriment bien l’ambiguïté persistant entre les domaines des croyances et celui de la connaissance scientifique. Elles ont parfois été exploitées de façon totalement opposée selon les époques et l’objectif à atteindre, et témoignent des relations de l’homme et de la nature au cours des siècles.

De la calme angélique… à la mandragore si prisée

Ces pratiques concernent tout autant les plantes sauvages que les légumes ou les plantes connus de tous, cultivés dans de modestes jardins.

On distingue

  • les plantes guérisseuses, aux propriétés médicinales ;
  • les plantes protectrices, permettant de formuler divers vœux (protection, amour, richesse…) ;
  • les plantes maléfiques, aux divers méfaits ;
  • les plantes aphrodisiaques, favorisant l’éclosion des sentiments, la fidélité, la fertilité, et les ardeurs ;
  • les plantes magiques et la fortune, pour vivre dans l’abondance, découvrir des trésors, et connaître la grandeur et la gloire ;
  • les plantes consolatrices, matérialisant l’espoir des hommes dans une immortalité et un renouveau rassurant après une vie courte et précaire ;
  • les plantes divinatoires, permettant de prédire l’avenir et de communiquer avec les dieux, les morts, les esprits et les démons.

Les neuf carrés

À travers ces plantes, l’histoire des relations entre l’homme et la nature au cours des siècles. Il est difficile de classer ces plantes : à chacune, les peuples ont associé, selon les époques et les cultures, des symboles et pouvoirs différents, voire contradictoires.

On peut cependant tenter de les organiser selon trois grandes catégories. Les plantes qui favorisent l’amour (ou refroidissent les ardeurs), les plantes associées à la Magie blanche et celles associées à la Magie noire.

Au cœur du jardin est planté un figuier, “arbre de vie”, associé à l’immortalité, vertu recherchée à la fois par la Magie noire et par la Magie blanche. Il est entouré de plantes magiques dites “hypocrites”.

Bibliographie

Enquête sur les plantes magiques ; Michèle Bilimoff ; Éditions Ouest- France, Coll. Mémoires, 2003, 127 p.
Le grand livre des plantes magiques, Jardin de sorcière ; Erika Las ; Éditions Rustica 2006, 127 p.
Le grand livre des plantes médicinales ; Erika Las ; Éditions Rustica, 2008, 168 p.
Drogues et plantes magiques ; Jean-Marie Pelt ; Éditions Fayard, 2002, 330 p.
Aux origines des plantes, Des plantes et des hommes sous la direction de Francis Hallé et Pierre Lieutaghi ; Éditions Fayard, 2008, 665 p.
Aux origines des plantes, Des plantes anciennes à la botanique du XXIe siècle sous la direction de Francis Hallé ; Éditions Fayard, 2008, 675 p.