[Festival de Royaumont 2021] Les chorégraphes font danser l’abbaye

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L’abbaye de Royaumont a aujourd’hui 793 ans. Malgré son grand âge, elle fait chaque année preuve d’une remarquable souplesse pour accueillir danseuses et danseurs. Une fois de plus, l’édition 2021 du Festival la met en mouvement…

Tout commence le samedi 21 août dans les ruines de l’abbatiale, avec un spectacle qui, justement, parle de décombres. Dans Coup de grâce, le chorégraphe marseillais Michel Kelemenis revient en effet sur l’attaque du Bataclan le 13 novembre 2015. Un hymne à la vie pour conjurer l’horreur, traversé par des vagues de sentiments intenses, aussi épique et marquant que son décor d’un soir…

Le dimanche 22 août, pour Opus#1, c’est le vénérable orgue Cavaillé-Coll du réfectoire des moines (157 ans cette année !) que trois chorégraphes entreprennent de faire valser, avec l’aide de trois compositeurs et d’une dizaine d’interprètes.

Juste avant et juste après ce spectacle, le jeune chorégraphe Antoine Arbeit propose dans les jardins de l’abbaye une forme courte, The River, basée sur le mythe d’Oprhée.

Retour dans les espaces habituellement dévolus à la danse les 18 et 19 septembre pour Cellule de Nach, une pièce qui défie toutes les formes d’enfermement, qu’il s’agisse de murs réels ou de barrières imaginaires.

Ce même week-end, c’est le tournoiement des astres qui se déploie dans l’abbaye, grâce à nouveau à Antoine Arbeit, qui s’inspire pour son Système de la course des planètes.

Pour clôturer cette série de spectacles qui agite l’abbaye en pleines Journées européennes du patrimoine, Hervé Robbe investit le réfectoire des moines. C’est un patrimoine à venir qu’il invente pour Sollicitude, un répertoire de nouveaux gestes, à conserver en mémoire comme autant de paysages mémoriels et poétiques.

D’ordinaire, les paysages ne bougent pas. Ou imperceptiblement, si lentement que leurs métamorphoses échappent à l’œil humain. Le temps du Festival, Royaumont laisse les chorégraphes jouer avec le temps et faire évoluer notre regard…