Le Jardin des 9 carrés est un des trois jardins labellisés « remarquables » par le ministère de la Culture, conçu par l’agence DVA (Damée, Vallet & Associés), et mis en œuvre par les jardiniers de l’abbaye.
Depuis juin 2025, il accueille une nouvelle collection de plantes, dédiée à la figure d’Hildegard von Bingen, une religieuse allemande du XIIe siècle qui prescrivait déjà l’usage de plantes pour soigner le corps et l’esprit.


Chaque carré de culture a une thématique particulière.
Description du carré qui réunit les plantes capables, selon Hildegard, de réduire la toux : la livèche | la lavande commune | la menthe aquatique | la fougère scolopendre | la pulmonaire officinale | le thym commun | le marroube blanc | le bec-de-grue

Pourquoi se soucier de la toux ?

Une toux peut tout dire, ou presque. Il s’agit d’un réflexe naturel de défense, visant à expulser les mucosités ou les agents irritants des voies respiratoires. Il peut être le signe de maux aussi divers qu’une bronchite, une pneumonie, une irritation allergique, de l’asthme… La toux peut être aiguë, chronique, sèche ou grasse. Dans le dernier cas, les expectorations sont constituées de mucus, de débris et de cellules éjectés des poumons. Tousser peut provoquer une douleur thoracique, une sensation d’épuisement et des troubles du sommeil.  

Les plantes du jardin des 9 carrés

Levisticum officinale

De la famille des apiacées, la livèche, Levisticum officinale, est une herbacée pouvant faire jusqu’à 2 mètres de haut, que l’on trouve en Europe centrale et en Europe orientale. Elle s’installe principalement dans les haies et des prairies de montagne, au soleil comme à la mi-ombre.
Elle a une préférence pour les sols frais. Elle a une racine pivotante et des tiges cylindriques et creuses, avec une odeur qui peut rappeler celle du céleri. Sa floraison jaunâtre s’étend de juillet à août.

L’avis d’Hildegard

Hildegard la recommande pour soigner des toux douloureuses. Elle était déjà connue à l’Antiquité et on en trouve des mentions dès le VIIIe siècle, preuve qu’elle était alors consommée et présente dans les jardins des monastères. La livèche était alors principalement utilisée en cuisine. Ses propriétés digestives sont toujours reconnues, notamment sous la forme de tisanes. Elle est également diurétique et carminative.

Lavandula angustifolia

Appréciée pour son odeur si caractéristique, la lavande commune, Lavandula angustifolia, est toujours une star des jardins. Elle fait partie de la famille des lamiacées, qui comprend d’autres plantes aromatiques tels le romarin, le thym, la sauge et la mélisse. Au sein de cette famille, le genre Lavandula possède 39 espèces.
Celle-ci est un sous-arbrisseau d’environ 60 centimètres ayant un port en boule avec des inflorescences dressées d’une couleur mauve ou violette, très odorante. Native du bassin méditerranéen, elle a une préférence pour les situations très exposées et les sols pauvres.

L’avis d’Hildegard

Hildegard von Bingen la décrit comme étant une plante sèche à la chaleur saine. Elle l’utilise pour apaiser les douleurs pulmonaires en la faisant cuire dans du vin ou de l’eau accompagnée de miel. Dans La Physica, il y a plusieurs entrées sur la lavande, il est donc très difficile d’être certain de l’espèce concernée. D’après certains traducteurs, cela pourrait être également le lavandin. Fortement mellifère, couramment utilisée sous la forme d’huile essentielle, elle considérée comme stimulante, tonique, stomatique, sudorifique, cholagogue, carminative et vermifuge.

Mentha aquatica

Mentha aquatica ou menthe aquatique est une espèce de menthe de 35 à 80 centimètres de hauteur s’épanouissant à la mi-ombre dans un sol humide voire détrempé. On la trouve un peu partout en France.

L’avis d’Hildegard

Hildegard en recommande l’usage dans le cas d’oppression pulmonaire et la présence de mucosités lors des quintes de toux. Cette menthe est utilisée depuis très longtemps pour soigner les problèmes respiratoires. Les possibilités médicales de la menthe aquatique sont conséquentes : anti-inflammatoire, antibactérien, antioxydant, antifongique, etc. Des études continuent à être menées notamment pour potentiellement soigner le cancer, Alzheimer ou Parkinson, soulignant tout le potentiel de cette plante.

Phyllitis scolopendrium

La fougère scolopendre, Phyllitis scolopendrium, appartient à la famille des aspléniacées qui, bien que majoritairement présente sous les tropiques, est l’une des familles de fougères les plus riches d’Europe. Vivace mesurant 30 centimètres, elle apprécie l’ombre et l’humidité. Elle est présente sur la quasi-totalité du territoire hexagonal, principalement dans des forêts de pente, des groupements de rochers ombragés, des puits ou encore des bords de chemins ombragés.

L’avis d’Hildegard

Selon la moniale bénédictine, elle ferait du bien aux poumons. Avec d’autres fougères, Asplenium ceterach L. et Asplenium trichomanes L., elle a de nombreuses utilisations médicales depuis longtemps. Les trois fougères citées ont des propriétés intéressantes qui suscitent l’intérêt des scientifiques dans le cadre des recherches pour la lutte contre le cancer. La Phyllitis scolopendrium, que l’on peut aussi trouver sous le nom d’Asplenium scolopendrium, semble avoir un fort potentiel pour détruire les cellules cancéreuses.

Pulmonaria officinalis

De la famille des boraginacées, qui comprend également le myosotis et la bourrache, la pulmonaire officinale (Pulmonaria officinalis) est une plante herbacée mesurant entre 15 et 50 centimètres et florissant de mars à avril. On la trouve plutôt dans l’est de la France, dans des espaces semi-ombragés ayant un sol frais.

L’avis d’Hildegard

Hildegard préconise son usage dans le cas de « poumon enflé au point de s’étouffer ». Il faut alors faire cuire la pulmonaire dans du vin et en boire régulièrement à jeun jusqu’à la disparition du mal. De nombreux composants font de la pulmonaire officinale une plante recherchée pour soigner et calmer les voies respiratoires.

Thymus vulgaris

De la famille de la sauge, du thym et du romarin, le thym commun, Thymus vulgaris, est un sous-arbrisseau d’une quarantaine de centimètres commun en région méditerranéenne, même si sa popularité a occasionné sa diffusion au-delà de son aire originelle. Sa floraison rose s’étend de juin à août. Le thym aime être exposé en plein soleil et préfère les sols secs.

L’avis d’Hildegard

Hildegard préconise l’usage de cette plante dans de nombreux cas, montrant la richesse de celle-ci. En plus d’être mellifère, elle est considérée comme tonique, stomachique, antispasmodique, stimulante et pectorale, pour ne pas tout citer. Sous la forme d’huile essentielle, le thym est toujours utilisé dans la conception d’antiseptique. Elle fait également partie également des herbes aromatiques les plus populaires.

Marrubium vulgare

Comme le thym, le marroube blanc, Marrubium vulgare, est une lamiacée. Vivace mesurant environ 80 centimètres, elle est d’un vert gris duveteux et a une odeur particulièrement pénétrante.
Présente en Europe, on la trouve principalement au bord des chemins, dans des prés, des lieux incultes et toujours dans des espaces exposés.

L’avis d’Hildegard

Hildegard propose une mixture faite de marrube et de fenouil pour faire cesser la toux.
Ses qualités médicinales sont réputées depuis l’Antiquité, il s’agit d’une plante ayant un haut potentiel bioactif. Elle constitue notamment un excellent antioxydant qui pourrait notamment être utile dans le cadre de traitements contre le cancer ou encore contre le diabète sucré. Il est actuellement toujours reconnu comme anti-inflammatoire et antimicrobiens.

Erodium cicutarium

De la même famille que les géraniums, le bec-de-grue, Erodium cicutarium, est une plante annuelle pouvant mesurer jusqu’à 40 centimètres. Elle a des feuilles dentelées. Sa fleur rose de 1 à 2 cm a une forme évoquant un bec, caractéristique à l’origine de son nom vernaculaire.
On la trouve dans les friches, les pelouses sableuses, les milieux pionniers.

L’avis d’Hildegard

La moniale la recommande pour lutter contre la toux et l’oppression de la poitrine.

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