Découverte de squelettes à Royaumont !

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Plusieurs squelettes ont été découverts à l’occasion des fouilles effectuées parmi les ruines de l’église abbatiale. L’archéologue Aurélia Alligri donne rendez-vous au public le dimanche 23 avril 2023 à 11h30 pour parler de son travail (informations et réservation)…

Des archéologues parmi les ruines de l’abbatiale

L’église de Royaumont est particulièrement mal connue, car peu documentée (et presque uniquement par des descriptions littéraires). Les archives de l’abbaye ont en effet disparu, probablement dans l’incendie du 26 avril 1760. Quant au sous-sol archéologique, il est quasiment inconnu. Propriété privée, toujours occupée depuis deux siècles, l’abbaye semble n’avoir jamais été l’objet de fouilles clandestines. Jules Goüin aurait mené quelques investigations en 1907 mais leur résultat est inconnu. La seule fouille connue et renseignée se limite à deux très courts sondages en 1996 (1 journée, rebouchage compris) dans le bas-côté sud, par Jean-Louis Bernard, ingénieur de recherche à l’INRAP.

En novembre 2020, la Fondation Royaumont a donc commandé à la société Geocarta une prospection géophysique électrique et magnétique à l’emplacement de la nef. Elle a révélé de nombreuses anomalies, correspondant sans doute à des structures enfouies dont la nature restait difficile à déterminer. Pour en savoir davantage, trois sondages ont donc été entrepris du 23 juin au 12 juillet 2021 par le Service départemental d’archéologie du Val-d’Oise (SDAVO), sous la direction d’Aurélia Alligri, archéologue médiéviste.

Les maçonneries découvertes se caractérisent par leur mise en œuvre très soignée, en moyen appareil, avec des pierres calcaires au parement dressé. Leur caractère massif, ainsi que leurs dimensions imposantes, témoignent de la nécessité de s’adapter au sol naturel constitué de sables alluvionnaires meubles. Malgré leur petite surface (44,7 m²), ces sondages ont mis en évidence la technique, l’ingéniosité et le pragmatisme des constructeurs de l’époque, ainsi que le caractère royal de sa fondation. Selon l’archéologue, « ces vestiges de maçonneries datant du chantier de Saint Louis (…) renforcent (…) l’évidence d’une architecture exceptionnelle faisant de l’abbatiale un monument cistercien hors norme ».

L’irruption des squelettes

Une deuxième phase d’exploration archéologique a lieu du 20 mars au 24 avril 2023, à nouveau sous la conduite du SDAVO. Aux côtés d’Aurélia Alligri, archéologue médiéviste et responsable de l’opération, l’équipe de fouille est composée d’Amélie Da Costa, Céline Gillain et Yasmine Saïdi.

Deux sondages sont réalisés, le premier à l’extrémité Est du chevet, afin de retrouver la limite orientale de l’édifice et les fondations de la chapelle axiale, le second à l’extrémité Nord-Ouest du portail, afin d’en déterminer les caractéristiques et les dimensions.

Ce dernier a mis en évidence un massif de fondation de grande dimension à l’emplacement supposé du porche, au nord-ouest de l’édifice. Deux sépultures ont également été mise au jour à cet endroit. Les squelettes qu’elles contiennent sont en cours d’examen par un spécialiste.

L’autre sondage a permis de dégager les fondations d’une chapelle rayonnante, dans l’axe du sanctuaire. Des sépultures ont également été mises en évidence à l’extérieur de l’édifice, à proximité du chevet. Leur examen ne fait que commencer.

Le témoignage de Jean-Gabriel Pariat, archéologue au service départemental d’archéologie du Val-d’Oise