Le Jardin des 9 carrés est un des trois jardins labellisés « remarquables » par le ministère de la Culture, conçu par l’agence DVA (Damée, Vallet & Associés), et mis en œuvre par les jardiniers de l’abbaye.
Depuis juin 2025, il accueille une nouvelle collection de plantes, dédiée à la figure d’Hildegard von Bingen, une religieuse allemande du XIIe siècle qui prescrivait déjà l’usage de plantes pour soigner le corps et l’esprit.

Description du carré qui réunit un figuier et du lierre grimpant.

Pourquoi un figuier ?
Le jardin des 9 carrés fêtait l’année dernière ses 20 ans : il a été conçu en 2004 par Damée, Vallet & Associés Paysagistes (DVA) et sa première collection portait déjà sur la figure d’Hildegard von Bingen. A quel moment un figuier a-t-il été planté ? Etait-ce dans le cadre de la première exposition (2004-2007) ? A l’occasion de la deuxième (2007-2010), dédiée aux plantes tinctoriales ? Ou de la troisième (2010-2013), intitulée « Pouvoirs, symboles et vertus des plantes magiques » ? Voire de la quatrième (2013-2016), consacrée à la symbolique des végétaux ? Toujours est-il qu’un figuier règne désormais au centre du jardin, qu’il y a lancé de solides racines et qu’il serait cruel de le déplanter…

Le figuier et le lierre

Le figuier – Ficus carica

Ficus carica, plus connu sous le nom de figuier, est un arbuste pouvant atteindre une dizaine de mètres. Particulièrement résilient, il résiste aux sécheresses, peut vivre jusqu’à 300 ans et peut se développer dans des espaces aux conditions difficiles ; c’est pour cela qu’on le trouve dans les garrigues, le maquis et les rochers.
Sa silhouette est très caractéristique : il rejette depuis la souche, ses rameaux sont souples et il a des feuilles épaisses, rugueuses et palmées. Son odeur est particulièrement caractéristique.
Comme pour la vigne, l’aire naturelle du figuier est controversée car il est cultivé depuis l’Antiquité.

L’avis d’Hildegard

Hildegard von Bingen déconseille la consommation de ses fruits, sauf dans le cas d’une personne malade qui sera alors purgée de ses maux. Une fois que le malade va mieux, elle conseille de « l’éviter ». Elle préconise l’utilisation des feuilles et de l’écorce pour fabriquer un onguent contre les maux de tête en précisant qu’il faut bien éviter les yeux.
Les figues sont laxatives, émollientes et adoucissantes. Elles sont comestibles et très populaires.

Le lierre – Hedera helix

Le lierre grimpant, Hedera helix, est une liane bien connue de nos régions. Pouvant atteindre 30 mètres, elle vit dans certaines conditions jusqu’à 450 ans.
Son feuillage persistant change de forme selon l’ensoleillement : ses feuilles d’ombre ont 3 à 5 lobes, ses feuilles de lumière sont entières et rhomboïdales. C’est une espèce de demi-ombre ou d’ombre mais il fleurit et ne fructifie qu’en pleine lumière.
Le lierre se fixe sur son support à l’aide ses puissants crampons. Il n’est aucunement un parasite, il ne se fixe que pour s’élever. C’est pour cette raison qu’il ne représente aucun danger pour les arbres sur lesquels il grimpe.
À travers toute la France, jusqu’à 1 200 mètres, on le trouve dans les bois, les haies, les rochers, les murs, les parcs…

L’avis d’Hildegard

Pour Hildegard, le lierre est « plus froid que chaud ». Elle ne le considère pas comme bon pour nourrir l’homme. Elle préconise son recours dans le cas d’une jaunisse. Il s’agit alors d’en faire un onguent avec du lierre et de la graisse que l’on placera encore chaud sur la poitrine. La jaunisse passe alors dans l’onguent libérant l’homme.
Actuellement, le lierre grimpant est utilisé en phytothérapie pour désencombrer les voies respiratoires et soigner la toux. Cet usage se fait sous forme d’extraits car la plante possède des propriétés allergisantes.
Le lierre est antispasmodique, spasmolytique, antimicrobien et anti-inflammatoire notamment.
C’est également une plante mellifère, qui a comme intérêt majeur de fournir de la nourriture aux abeilles durant l’hiver. De même, ses baies sont très appréciées de certains oiseaux en période hivernale.

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