[Festival Pianos, pianos] Nicolas Hodges à Paris pour l’anniversaire des « Etudes pour piano » de Dusapin

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Le piano a une histoire. Il est l’héritier d’une longue tradition claviériste, née notamment sur les clavecins et les orgues de Bach, de Scarlatti et de leurs contemporains, puis adaptée au pianoforte.

Mais le grand pianofortiste Paul Badura-Skoda rappelait un jour que l’intérêt du jeu sur un piano ancien est de sentir qu’on peut le casser. Cette fragilité, qui a longtemps façonné le jeu des interprètes, n’est plus d’actualité avec les pianos modernes, désormais quasiment incassables. Les compositeurs des XX° et XXI° siècles en tirent des idées nouvelles, sans que rien ne vienne limiter leurs ambitions. Le répertoire contemporain – comment ne pas penser à Xenakis, au programme du concert du 16 décembre ? – maximise les ressources de l’instrument, demandant à l’interprète de se surpasser. Dans le même mouvement, il s’amuse souvent à ouvrir cette « grande boite » pour jouer avec ses composants. Une dimension ludique qui sera abondamment illustrée au festival Pianos, pianos par le concert de Claudia Chan, jeune pianiste en résidence à Royaumont.

Nicolas Hodges est, lui, déjà reconnu comme l’un des plus grands interprètes du piano contemporain. Il connaît parfaitement le répertoire classique mais joue principalement des œuvres d’aujourd’hui. Son enseignement est très suivi, qu’il ait lieu à la Musikhochschule de Stuttgart, tous les deux ans, aux Internationale Ferienkurse für Neue Musik de Darmstadt, ou, pour la première fois en décembre, à l’abbaye de Royaumont.

  
Nicolas Hodges      Pascal Dusapin

Aux Bouffes du Nord, il reviendra sur les Etudes pour piano de Pascal Dusapin, écrites entre 1997 et 2001, créées par différents pianistes (Alain Planès, Mikhaïl Rudy, Vanessa Wagner…) mais réunies en un cycle complet par Ian Pace le 16 décembre 2002 dans ce même théâtre. Ce sera donc l’anniversaire d’une œuvre qui, comme toute série d’études, pousse l’interprète dans ses retranchements techniques mais, comme chez Chopin et Debussy, fait ressortir une réelle poésie, doublée d’une certaine abstraction. Une belle façon, pour cette première édition du festival, de prouver son attachement à l’histoire d’un instrument en perpétuelle évolution