LETTRE DES AMIS DE ROYAUMONT – N°1 – JUIN 2015

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Au sommaire :
Conversations aux jardins du 28 juin | un entretien avec Justine Marin | un entretien avec des boursiers | les 90 ans du Lys Chantilly | l’ACTE 1 du Festival


Plus d’informations sur l’Association des amis de Royaumont


 

Conversations aux jardins : les Amis passent à l’action

Les Conversations aux jardins font partie intégrante du programme de la saison 2015 de Royaumont et se déclinent en plusieurs dimanches, de juin à octobre. Les Amis de Royaumont ont décidé de s’investir lors de la journée du dimanche 28 juin 2015, qui sera la 3e édition de la journée des Amis.

Dès le matin, vous êtes invités à repiquer des plants de cucurbitacées (courges variées, courgettes, concombres), dans un carré du Jardin-potager dédié à cette opération. Les graines achetées au préalable ont été semées début juin par Justine Marin, jardinière maraîchère et chef-jardinier de la Fondation Royaumont. L’objectif est d’effectuer la récolte en octobre afin de préparer un couscous des Amis qui aura lieu fin octobre, à une date qui reste à déterminer.

Plants qui attendent dans la serre

 

Le PROGRAMME

Le programme de la journée du 28 juin se déroulera de la manière suivante :

• de 10h à 11h30 : repiquage des plants. Il comportera quatre étapes : préparation du terrain, plantation, apport du compost, arrosage. Les Amis volontaires se répartiront les tâches. Il leur est conseillé de porter des vêtements et chaussures adaptés en tenant compte de la météo.

• 11h30 : dégustation de jus de fruits variés.

• vers 12h : visite guidée de l’abbaye ouverte à tous, en particulier à ceux qui désirent se remettre en tête les étapes de son histoire, faite d’édifications, de destructions, modifications et restaurations, inscrites dans la pierre.

• 13h : déjeuner libre. Des formules de restauration légère seront disponibles sous forme d’en-cas et pique-nique gourmand proposés dans la Cour des Novices ou d’assiettes servies au bar-salon de thé.

• 14h : début du programme officiel de la journée. « En un vergier ou avoit mainte flour », promenade musicale tout public, à partir de 8 ans, par l’ensemble Roselis, dirigée par Anaïs Ramage (sans réservation préalable, sur présentation du billet d’entrée à l’abbaye).

• 15h30 : suite du programme officiel. « Bouger / Sentir », Conversation aux jardins, en compagnie de Yann Monel, photographe et jardinier, et de William Gouasbault, professeur de tai-chi (sans réservation préalable, sur présentation du billet d’entrée à l’abbaye).

Si vous désirez participer à l’opération de plantation du matin, merci d’en informer Sybille De Negri (01 30 35 59 85 ou par mail).

Un kiosque des Amis sera installé toute la journée au milieu du jardin. Des volontaires seront nécessaires pour assurer les permanences. Merci de vous manifester à ce sujet auprès de Sybille De Negri.

Si vous ne l’avez déjà fait, pensez à renouveler votre adhésion aux Amis de Royaumont.
Vous pourrez le faire le 28 juin au kiosque des Amis.

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Entretien avec Justine Marin, chef-jardinier de la fondation Royaumont

Pierre Clause, président de l’Association des amis de Royaumont, a rencontré Justine Marin, jardinière maraîchère et chef-jardinier de la Fondation Royaumont depuis janvier 2014.

 

 

Pierre Clause : Pouvez-vous me raconter votre premier souvenir de Royaumont ?
Justine Marin : C’est quand je suis venue passer mon premier entretien d’embauche. En arrivant, j’ai été impressionnée par ces grands bâtiments, et j’ai été tout de suite accueillie pour l’entretien dans la cabane du jardinier. Je me suis rendu compte soudainement du passé du lieu. Dans un jardin, on travaille sur un temps long dans un monde où tout va très vite. Mais ici ma saison de jardin devient toute petite par rapport aux siècles des pierres.

Pierre Clause : Et le lien avec votre parcours professionnel précédent ?
Justine Marin : Dès que j’ai vu l’annonce, je me suis dit : c’est exactement ce que je voudrais faire ! Avant, j’étais dans les Ardennes dans une production maraîchère en légumes bio. Je me suis formée à l’agriculture après un mastère en design industriel. Je ne suis pas de ce milieu, mais j’ai été portée par mon envie de cultiver, de cuisiner, et le bienheureux hasard des rencontres.

Pierre Clause : Designer ET jardinière ?
Justine Marin : Mes réflexes de design industriel me permettent d’exprimer ma créativité. Il faut tenir compte des contraintes et des ressources disponibles, le tout au service d’un objectif à atteindre avec efficacité. Vous savez, la permaculture en agriculture, c’est du design de jardins.

Pierre Clause : Quelle a été votre plus grande surprise ?
Justine Marin : Je n’ai pas eu vraiment de surprises, sauf peut-être que tout ce qu’on m’avait raconté à l’entretien d’embauche était vrai ! Et notamment ce qui enrichit mon métier en interaction avec tous les services de Royaumont, et en particulier les cuisines, le service des publics, la communication, etc. J’ai réappris mon métier dans une situation différente. La terre et le climat ne sont pas les mêmes que dans les Ardennes.

Pierre Clause : Avez-vous un coin favori ?
Justine Marin : Une zone que j’aime bien c’est celle proche de la butte, qui est foisonnante, comme un coin de nature luxuriante « qui se débrouille tout seul ».

Pierre Clause : Comment travaillez-vous ?
Justine Marin : C’est un métier où on est souvent seul, mais on est aussi toujours à la recherche de trucs et astuces, notamment à travers les réseaux de permaculture (à la fois sur internet et en échange avec des personnes qui ont suivi la formation à la ferme éco-centre du Bec-Hellouin en Normandie). Mon collègue Fabrice Clément s’occupe plus spécifiquement du jardin des 9 carrés qu’il suit depuis l’origine. Et le jardin du cloître qui est délicat va être confié à une entreprise d’insertion sous notre supervision. Sinon les gros travaux de tonte sont réalisés par un ESAT (établissement et service d’aide par le travail). Les journées sont donc bien remplies !

Le Jardin-potager

Pierre Clause : Les projets pour 2015-2016 ?
Justine Marin : C’est surtout prendre en compte toutes mes observations pour entretenir et développer les jardins, et aussi un travail pour obtenir le label EcoCert « EVE » (Espaces Verts Ecologiques) qui est une réflexion large sur les jardins. Il y a aussi le lien renforcé avec les cuisines, et la nouvelle collection à venir des 9 carrés.

Pierre Clause : Une dernière question saugrenue : c’est quoi votre plus grande routine de jardinier ?
Justine Marin : En fait je me promène tous les jours dans le jardin. Un jardin demande énormément d’observation, pour regarder les priorités…

Pierre Clause : Merci Justine. Se promener dans son jardin et observer, c’est ce que nous pouvons souhaiter à tous nos Amis, à qui nous donnons rendez-vous le 28 juin pour le faire ensemble. Un message aux Amis ?
Justine Marin : Ce que je trouve intéressant, c’est la fidélité, qui permet le développement sur le long terme. Un jardin met 5 ans à s’installer, et chaque décision a un impact à long terme. Ce qui est bien avec les Amis, c’est cette possibilité d’imaginer des choses sur cette longue durée…

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Entretien avec trois boursiers de la formation sur les sonates de Beethoven

Dans le cadre du programme claviers de la Fondation, une formation a réuni du 22 au 26 avril une dizaine de stagiaires autour du pianiste Alexei Lubimov et des musicologues Olivier Fourés et Jeanne Roudet sur le thème de l’interprétation des sonates de Beethoven (de l’opus 2 à l’opus 31) sur pianoforte. Plusieurs d’entre eux ont reçu une bourse de la part des Amis de Royaumont. René Beretz, membre du conseil d’administration des Amis de Royaumont, a rencontré le 24 avril trois boursiers. Ceux-ci se présentent.

Les boursiers
Vincent Mussat, Tatiana Touliankina et Viacheslav Shelepov

 

Tatiana Touliankina : Je suis née en Europe occidentale et je suis d’origine russe. J’habite à Bâle, en Suisse.
Vincent Mussat : Je suis d’origine toulousaine et je suis arrivé à Paris il y a un an. Je suis en première année au Conservatoire National Supérieur de Musique, dans la classe de Denis Pascal.
Viacheslav Shelepov (« Slava ») : Je vis à Moscou et j’étudie le piano au conservatoire d’Etat Tchaïkovski de Moscou, dans le département des instruments à clavier historiques et modernes.

René Beretz : Qu’est-ce qui vous a attirés dans cette formation ?
Vincent : Je m’intéresse depuis un certain temps aux instruments d’époque : cette formation est l’occasion de les pratiquer, ce que je n’avais pas eu l’occasion de faire jusqu’ici.
Tatiana : J’en ai entendu parler et cela m’a tout de suite intéressée.
Slava : Mon professeur m’en a parlé.

René Beretz : Comment avez-vous été reçus ?
Tatiana : L’accueil est fantastique. Je n’ai encore jamais vu de telles choses.
Vincent : Oui, l’accueil est incroyable. J’imagine que c’est assez rare d’avoir de telles conditions dans des stages. C’est un lieu chargé d’histoire que nous occupons avec des instruments historiques et des œuvres historiques.
Slava : Nous avons été très bien accueillis dans cet endroit magnifique.

René Beretz : Comment se passe cette formation avec onze stagiaires ?
Vincent : Nous disposons de quatre instruments dans deux salles : trois pianoforte de types différents et un piano Pleyel du début du XXe siècle. Les cours sont partagés entre Alexei Lubimov et Olivier Fourés. Chacun d’entre nous a 3 cours avec chaque professeur pendant toute la formation.
Tatiana : Les stagiaires se partagent par moitié avec chaque professeur tout au long de la journée.

René Beretz : Comment se fait le choix des sonates que joue chaque stagiaire ?
Slava : Chacun travaille la sonate qu’il veut. Ensuite, on a tout rassemblé. Du coup, on entend plusieurs fois la même sonate et il est intéressant de comparer différentes interprétations.

René Beretz : Que vous apporte cette sélection d’instruments d’époque ?
Vincent : Certains ont déjà pratiqué le pianoforte tandis que d’autres n’ont jamais été en contact avec cet instrument. Nous nous sommes plongés dans un bain et nous voyageons dans le temps. Hier soir, nous avons écouté des enregistrements de sonates de Beethoven jouées sur des instruments qui, à chaque fois, correspondaient à l’époque de la composition en suivant visuellement les manuscrits.
Tatiana : Suivre visuellement l’écriture du compositeur en écoutant les sonorités de l’instrument d’époque produit un effet formidable.

René Beretz : Avez-vous le temps de profiter du lieu, de vous promener ?
Slava : Oui et le lieu est magnifique.
Vincent : C’est un cadre assez apaisant. Le monument restauré reste assez sobre, comme les vitraux par exemple.
Tatiana : Il y a des ondes qui se dégagent.

René Beretz : Comment s’inscrit cette formation dans vos études ? Avez-vous des projets personnels ?
Slava : Je veux continuer d’apprendre la musique, en relation avec mes études au conservatoire.
Tatiana : Je me consacre principalement à mes études, même si je donne des petits concerts par-ci par-là. Mais les examens sont bien présents.
Vincent : Moi aussi, j’ai un examen début juin et mon programme de travail est assez conséquent.
Tatiana : Cette formation est un intermède mais elle participe aux études. Elle nous permet d’engranger des connaissances, elle nous fournit un maximum de ressenti, d’informations, de pratiques, d’expériences.
Vincent : Entendre de nouvelles sonorités nourrit notre travail personnel.

René Beretz : Qu’est-ce qui se dégage de cette formation à Royaumont ?
Tatiana : C’est un lieu où il y a énormément d’échanges. Tout est concentré car des gens intéressés par les mêmes choses se retrouvent pour les pratiquer et les étudier. C’est comme un volcan.
Vincent : Il y a beaucoup de générosité. Hier soir, par exemple, on sentait qu’Alexei pouvait y passer la nuit.
Tatiana : On sentait qu’il était fatigué mais on a terminé à minuit passé.

René Beretz : Avez-vous eu accès à d’autres ressources ?
Vincent : Nous avons eu accès à toute une bibliothèque d’archives : nous avons découvert sur des partitions des annotations originales dont on ne pouvait pas soupçonner l’existence.
Tatiana : Sur la partition imprimée, il n’y a pas tout. Sur le manuscrit, on voit les ratures et même la vitesse d’écriture.
Vincent : Ces éléments qu’on ne connaissait pas nous font aller beaucoup plus vite. Une annotation particulière d’articulation nous fait comprendre d’un coup comment il faut la réaliser. Les ratures sont omniprésentes dans les manuscrits de Beethoven. À certains endroits, il a tenté quelque chose puis il a changé. Par exemple, dans la Sonate au clair de lune, la partition originale montre qu’il avait écrit une partie différente de celle qu’elle est devenue par la suite.

René Beretz : Quel bilan tirez-vous de cette formation ?
Tatiana : Cette richesse d’informations nous suivra toujours. Mais plutôt que d’aboutir à des réponses, ça soulève encore plus de questions et c’est vraiment très bien. Ce stage nous ouvre les oreilles.

René Beretz : Avez-vous pu observer d’autres activités de la Fondation pendant votre séjour ?
Vincent : Nous avons été étonnés de constater qu’il y avait plusieurs formations en même temps, par exemple une formation avec des danseurs. Mais nous ne les avons croisés qu’au moment des repas.
Tatiana : D’autres gens vivent les mêmes choses que nous mais dans d’autres domaines. Il est précieux d’avoir un tel haut lieu culturel. Il ne faut pas le perdre.
Vincent : Tout est très bien organisé, par exemple pour l’entretien des jardins. Et, chose importante, on y mange très bien.

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Le Lys : un anniversaire chez nos voisins !

L’histoire du Domaine du Lys-Chantilly est intimement liée à celle de ses voisins, les seigneurs du Lys et les moines de Royaumont, puis les princes de Condé. C’est pourquoi ils seront, comme témoins du passé, au cœur de la fête donnée en l’honneur du 90ème anniversaire, en juin, de la société qui permit la création du Domaine.

 

 

Fondée en 1925, la « Société anonyme immobilière de Lys-Chantilly », dont le président était M. Manin, est à l’origine de cette « ville de parcs », « ville d’hiver », avec golf, tennis, piscine (à Boran), entièrement dédiée à la villégiature. L’ASLC (Association syndicale du Lys-Chantilly) prit le relais de la première société.

À cette occasion, un petit film sera tourné, pour retracer l’historique de cette fondation. Il faut remonter bien loin dans le temps, en 797, à l’époque de Charlemagne (!), pour retrouver tous les propriétaires de ces terres situées entre le village du Lys et Gouvieux.

Pour cette ambitieuse enquête, le document le plus précieux a été le numéro 2 (2009) des Cahiers de Chantilly intitulé Une terre cistercienne, le Lys, contribution à l’histoire du premier temporel de l’abbaye de Royaumont, écrit par l’historien et archiviste – hélas disparu – Gérard Mahieu avec la collaboration de Catherine Jarige. Nathalie le Gonidec a également contribué aux recherches ; Francis Maréchal en avait écrit la préface.

Le film permettra de survoler (à grande vitesse !) plus de douze siècles qui, grâce aux archives notariales et d’autres, ont délivré quelques secrets : comment LIS devint Le Lys, comment et pourquoi les Cisterciens vinrent occuper le sud de ce terroir, quels « voisins » ils furent, comment la friche devint forêt sous l’impulsion des princes de Condé, et ce qu’en fit le Duc d’Aumale, cinquième fils de Louis-Philippe.

L’actuel président de l’ASLC est Nicolas Moula ; n’hésitez pas à le contacter. Son site : www.lyschantilly.fr


Le Lys

Catherine Jarige

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Festival de Royaumont 2015 : l’acte 1 A déjà commencé

La Saison 2015 de Royaumont s’articule en deux actes – l’ACTE 1 les week-ends du 6 au 21 juin, et l’ACTE 2 les week-ends du 3 au 11 octobre – encadrant un Entre-Actes/Chorégraphique du 4 au 6 septembre. 

 

Il est encore temps de réserver pour les spectacles du mois de juin. Au programme :
• le 13 et le 14 juin, des créations chorégraphiques et musicales du monde entier sur le thème « L’Art d’être ensemble »
• le samedi 20 juin, de la voix, des instruments, du slam, des textes, en particulier celui de Pascal Quignard « La Haine de la musique »
• le dimanche 21 juin : « Composer ou recomposer ? », de Mozart à Alvarado avec Amandine Beyer et Edoardo Torbianelli, une création pour disklavier, piano mécanique piloté par ordinateur et des œuvres de Jean-Luc Hervé et de 56 compositeurs par l’ensemble Recherche.
La location est bien sûr ouverte pour tous les spectacles de septembre et octobre.
Vous pouvez retenir vos places en appelant le 01 30 35 58 00.

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