L’objectif de ce Laboratoire est de donner des clés à des musiciens, des danseurs, des comédiens, des plasticiens pour appréhender et expérimenter la forme du concert et ses déploiements possibles vers le spectacle, la performance ou l’installation.

Le Laboratoire Frictions dessine en 2015, une trajectoire interrogeant la corporalité en jeu dans le concert (module Corporalité), puis la mise en relation d’éléments hétéroclites pouvant faire œuvre (module Dramaturgie), enfin en 2016, la plasticité résultante de toute expérience de l’espace scénique et de sa confrontation avec d’autres espaces (module Plasticité). Dans un dernier temps, un temps de réappropriation, il sera question de rassembler les participants vers une possible retransmission des réflexions et des interrogations que les précédents ateliers auront suscitées.

Quatre sessions à Royaumont pour questionner et expérimenter les pratiques et les formes de représentations de la musique, de la danse et des arts plastiques. Dans les interstices de ces ateliers, l’équipe de l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris – Cergy accompagnera les participants dans leurs réflexions et vers la fabrication d’un éventuel objet (maquette, édition, performance, installation…) né de ces rencontres.

En 2015, deux modules de quatre jours exploreront l’idée de Dramaturgie puis celle de Corporalité.

Le Laboratoire Frictions « Dramaturgie » pose la question de ce qui, derrière les modalités dynamiques des différents champs artistiques dans la sphère de la scène, permet de faire (une) « œuvre ». Comment, à partir d’une amplification (et d’un déplacement) de son propre centre de gravité (musique, danse, théâtre, arts plastiques) entrer en résonance et composer par delà sa compétence technique reconnue ?

Le Laboratoire Frictions « Corporalité » pose la question du corps mis en jeu par la musique, la danse et les arts plastiques… leurs points communs et différences. Un travail corporel sera développé et un processus de création collective « if then » sera étudié.

En mars 2016 le Laboratoire Frictions « Plasticité » s’interrogera sur la relation à l’espace des corps et des sons et comment ils peuvent évoluer au cours du temps.

En mai 2016, le dernier module « Réappropriation » proposera un temps de synthèse de ces expériences.


Musique, Arts Plastiques, Scène ; enjeux de représentation et forme du concert

Dramaturgie (1/4) du 19 au 22 septembre 2015

Corporalité (2/4) du 7 au 10 décembre 2015

Plasticité (Rapports musique/image et musique/danse) (3/4) du 11 au 14 mars 2016

Réappropriation (4/4) du 27 au 30 mai 2016
Présentation des réflexions et interrogations avec les enseignants de l’ENSAPC et les neuf intervenants.

Les artistes s’engagent à suivre l’intégralité des sessions. Entre les sessions, suivi recherches et projets à l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris – Cergy

Encadrants

Module Dramaturgie : Daniel Jeanneteau, Franck Krawczyk, Thierry Thieû Niang
Module Corporalité : Olivier Fourés, Frédéric Stochl, Richard Siegal
Module Plasticité : Jérôme Combier, Hervé Robbe
Module Réappropriation : Jérôme Combier, Judith Perron, Christophe Cuzin, Jeff Guess

Jérôme Combier, Judith Perron, Christophe Cuzin, Jeff Guess de l’ENSAPC : accompagnement dans les réflexions et vers la fabrication d’un éventuel objet

Nouveaux enjeux de représentation et forme du concert

Quatre sessions à Royaumont pour questionner et expérimenter les pratiques et les formes de représentations de la musique, de la danse et des arts plastiques. Dans les interstices de ces ateliers l’équipe de l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris – Cergy accompagnera les participants dans leurs réflexions et vers la fabrication d’un éventuel objet (maquette, édition, performance, installation…) né de ces rencontres.

Destinataires

12 artistes : musiciens (chanteurs, instrumentistes), danseurs, plasticiens, comédiens
4 modules de 4 jours : 2 modules en 2015, 2 modules en 2016

Méthode

Les cours sont dispensés sous forme d’ateliers en cours collectifs.


L’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris – Cergy

Créée en 1975, L’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris – Cergy est un établissement public d’enseignement supérieur sous la tutelle du Ministère de la culture et de la communication. Formant de jeunes artistes, l’École délivre un diplôme à bac+3, le Diplôme national d’arts plastiques (DNAP), et un Master en arts, le Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP). L’école se veut être un laboratoire ouvert sur les différents champs des scènes artistiques contemporaines : plaçant la pratique artistique au cœur de sa formation, elle a le souci de porter ses étudiants aux avant-postes de la création plastique et d’élargir le champ de l’expérimentation artistique. La danse, l’écriture, la vidéo, la performance, les pratiques algorithmiques, la musique, la peinture, le dessin ou encore le cinéma font notamment partie des pratiques enseignées à l’école.


Dramaturgie (1/4)

Encadrement

Daniel Jeanneteau metteur en scène. Après avoir été longtemps le scénographe d’autres metteurs en scène, notamment Claude Régy, il est devenu son propre maître. Désormais c’est lui le metteur en scène. Racine, Strindberg, Sarah Kane, Martin Crimp, ou encore Anja Hilling, sont les auteurs qui ont précédé sa toute dernière création : les Aveugles, de Maeterlinck, qu’il propose actuellement au studio théâtre de Vitry avant de l’amener au Cent quatre à Paris. Pour étoffer cette émission, Daniel Jeanneteau a choisi de faire entendre des voix de philosophes, évoquant, l’un le pouvoir et la puissance, l’autre la joie, un troisième la perdition. C’est entre ces notions, ces pensées qui guident le geste artistique de Daniel Jeanneteau et signent sa façon d’appréhender la relation entre le théâtre et son public, que nous allons cheminer en sa compagnie.

Franck Krawczyk pianiste, compositeur, s’est formé auprès de Serge Petitgirard, Claude Helfer, Philippe Manoury et Gilbert Amy. Découvert au Festival d’Automne en 1989, il a écrit de nombreuses pièces et est professeur au CNSMD de Lyon. Il élargit son expérience de la composition au Théâtre avec Peter Brook (la Flûte enchantée 2012, Love is my sin 2010…), aux Arts plastiques avec Christian Boltanski (Installations Oh Mensch, Pleins jours (Mahler),…) et à la danse avec Emio Greco (Passione in due inspiré de la Passion selon St Mathieu de JS Bach pour piano et danse solo). Il collabore régulièrement avec Sonia Wieder-Atherton et Laurence Equilbey. Sa prochaine pièce d’orchestre commande du New York Phiharmonic en hommage à Dutilleux sera créée à New York en novembre 2015.

Thierry Thieû Niang chorégraphe, aime mêler les générations, les mouvements de pensées et des corps. Inventer des lieux de croisement et de travail ; des rassemblements sensibles et inédits et convoquer ainsi des correspondances nouvelles et collectives des publics. Il aime à inviter des personnes étrangères au monde du spectacle comme des enfants et/ou des seniors amateurs, des détenus ou des personnes autistes, tout en partageant des projets au théâtre, à l’opéra et dans la danse. Il collabore auprès de Marie Desplechin, Ariane Ascaride, Marie Bunel, Camille, Maylis de Kerangal, Anne Alvaro, Claude Duparfait, Jean Bellorini, Oscar Strasnoy, Pierre Boulez, Eric Soyer, Eric Lamoureux, Vincent Dissez, Patrick Autréaux ou encore Pierre Guyotat. Il a accompagné le travail de Célie Pauthe, François Rancillac, Patrice Chéreau, La Cie de L’oiseau Mouche.

Présentation

Pendant quatre jours, le Laboratoire Friction « Dramaturgie » (module 1), pose la question de ce qui, derrière les modalités dynamiques des différents champs artistiques dans la sphère de la scène, permet de faire (une) « œuvre ». Comment, à partir d’une amplification (et d’un déplacement) de son propre centre de gravité (musique, danse, théâtre, arts plastiques) entrer en résonance et composer (créer ?) par delà sa compétence technique reconnue ?
Dans tous les domaines concernés par la pratique artistique, se ressent aujourd’hui au plus haut niveau la nécessité de repartir à la rencontre. Quels besoins pour quels effets ?
Dans la trajectoire dessinée par le Laboratoire Frictions, « Dramaturgie » fait le lien entre d’un côté une première mise en mouvement qui part d’un questionnement sur le corps et de l’autre la plasticité résultante de toute expérience scénique qui parvient à trouver et révéler une forme d’unicité. De ce point A à cet autre point C,
« Dramaturgie » agit comme une mise sous tension d’identités hétéroclites voulant converger vers ce qui tisse, noue, met ensemble et permet de faire tenir debout une représentation. Expérience unique de la présence à l’œuvre, ou dans l’œuvre, ce laboratoire s’adresse à des artistes curieux de questionner leur pratique à l’épreuve de formes toujours renouvelées de représentation.

Note d’intention de Franck Krawczyk
Si la forme d’une œuvre d’art se définit comme la force d’intensité du lien qui unit chaque élément la constituant, alors il ne faut pas cesser d’interroger la nature même de ce lien – pour le solliciter d’avantage.
Si la forme, c’est le fond qui remonte à la surface, alors elle doit surtout rester non définie le plus longtemps possible pour pouvoir, à tout moment, accueillir sans réserve l’inconnu qu’elle recèle.
Et si son but est de nous entraîner dans un jeu de frictions entre notre désir et sa réalisation, il lui suffit juste de quelques règles tacites et d’un simple contour bien dessiné pour l’atteindre.
Mais si elle est un bâton rompu, une illusion d’optique entre deux mondes bien distincts qu’il convient d’harmoniser pour inventer une autre réalité, alors il est grand temps de nous mettre au travail !
Autour d’un piano, c’est ce à quoi je vous invite à l’occasion de ces rencontres à Royaumont – pour appréhender ensemble les nouvelles formes possibles que peut prendre cet « objet » étrange que l’on nomme, faute de mieux, spectacle.

Note d’intention de Thierry Thieû Niang
La présence à l’œuvre.
Thierry Thieû Niang propose d’interroger chaque parcours en expérimentant l’acte de création par le croisement de ces trois champs artistiques et du groupe constitué.
Poser ensemble la question du corps mis en jeu par la danse, le texte et le chant.
Chercher dans l’imaginaire de tous les corps un vocabulaire commun pour révéler ce que l’on porte « devant » soi dans le ici et maintenant des présences afin de déplier d’autres sens dramaturgiques.
Mettre ainsi quelque soit la musique, le geste ou le texte tout ce qui est présent de son mouvement ; un être- là, tout art confondu.

Corporalité : 2/4

Ce module du Laboratoire Frictions se propose de confronter plusieurs disciplines artistiques afin de s’interroger sur les identités concert et spectacle, représentation, et de stimuler des situations d’échange et de confrontation amènes à créer des pistes créatives mixtes.

Encadrement

Olivier Fourès, nommé à 18 ans danseur soliste de Roland Petit aux Ballets de Marseille puis ayant fait une carrière soliste au sein de plusieurs ballets européens Leipzig, Vienne, Madrid, il a dansé pour Van Maneen, Béjart, Kylian, Ek, Forsythe… Violoniste et musicologue, il conseille de nombreux interprètes A. Beyer, G. Carmignola, D. Hope… et développe une réflexion pratique autour de la relation mouvement/son, de l’improvisation, de la pédagogie artistique, du concept interprétatif à Royaumont, Ambronay, CNSMD Lyon, Université Showa et Architanz à Tokyo, Madrid, SLUB Dresden.

Frédéric Stochl a reçu une triple formation musicale, chorégraphique et théâtrale. Contrebassiste soliste depuis 1980 à l’Ensemble Intercontemporain (direction Pierre Boulez), il a participé à ce titre à de nombreuses créations, ainsi qu’avec d’autres institutions (Radio-France, GRM, ATEM, etc). D’abord professeur de danse et d’éducation corporelle à l’École du Théâtre national de Strasbourg, professeur de contrebasse à Chalon-sur-Saône puis aux CNSM de Lyon et de Paris, il est actuellement Professeur de Musique de chambre au CNSMDP, où il anime également un atelier de Théâtre instrumental. Frédéric Stochl poursuit par ailleurs une activité indépendante d’invention de spectacles qui veulent entremêler musique, théâtre et danse dans un même geste expressif.

Richard Siegal, fondateur de la “Bakery”, ancien danseur de William Forsythe, créateur de nombreux projets pluridisciplinaires pour le Festival d’Automne, l’Ircam, le Centre Pompidou, Ballet de Francfort, Tanz im August…

Destinataires
12 artistes : Musiciens (chanteurs, instrumentistes), danseurs, plasticiens, comédien

Présentation
Cette session alternera pendant les quatre jours :
Matin 10h-12h : éveil au geste corporel, à la vibration par Frédéric Stochl
Après midi 14H30 –16h30 : Le processus If then de Richard Siegal
17h-19h : ateliers-conférences d’Olivier Fourés


Ateliers geste corporel, vibration vocale et jeu musical, Frédéric Stochl contrebassiste-danseur
1) Un éveil corporel général au sol en diverses sortes d’étirements et de relâchements, comportant une légère mise en vibration vocale. Ecoute de la respiration et de la tonicité.
2) Exercices en station debout, explorant la sensation d’équilibre, de jeu, d’élasticité, de coordination entre haut et bas, de fluidité des mouvements autour de l’axe vertical.
3) Eveil vocal dans le prolongement des exercices précédents.
4) Mise en jeu collective dans l’espace par la marche, la course, le saut, la chute… d’abord “dirigée”, puis initiée par chaque participant accompagné par les autres dans une libre “migration”.
5) Développement de ce qui déjà est une danse dans des exercices d’inventions rythmiques, où l’attention est portée sur les diverses qualités du geste.
6) Dernier éveil vocal, avec “transposition” des exercices précédents dans le jeu musical vocal.
Enfin, exploration des diverses mises en relations possibles entre mouvements corporels, voix chantée, et musique instrumentale.
Il me semble que ce schéma de travail est ouvert à des interventions des autres “professeurs” dans le prolongement de chaque séance comme au sein de celle-ci.

Ateliers autour d’un processus de création interdisciplinaires « if, then » – Richard Siegal danseur chorégraphe
Le processus « if then » est un outil pour interagir aux intentions des autres. Il permet d’élaborer un vocabulaire de gestes commun aux artistes présents et de créer collectivement au travers de jeux, stratégies, arborescences, une forme de spectacle interdisciplinaire. Les quatre jours permettront d’explorer ce processus.

Ateliers – conférences d’Olivier Fourés musicologue, danseur, violoniste
Des notions scientifiques, historiques, philosophiques sont abordées et étudiées afin d’être projetées en exercices pratiques, de mise en valeur conceptuelles ou de vocation expérimentale.

Natures. Présentation des points communs et particularités entre les disciplines artistiques, notamment la danse et la musique : définitions du son et du mouvement (détour sur le langage et le geste), mise en valeur de leur interdépendance mais aussi de leur lien au concept d’intention, de nécessité. Seront évoquées les conceptions de hasard, nature et artifice (intuitions, instinct, raison, libre-arbitre, spontanéité, improvisation). Débouché sur la trinité théâtre-danse-musique, projection vers les arts plastiques (dessin, sculpture, architecture, photographie). La perception comme facteur distinguant principal, les enjeux pratiques comme stimulateurs d’identités.

La musicalité. Présentation des deux types de musicalité : la musicalité physique, la musicalité chorégraphique. Analyse : 1) : tensions, attaques, résonnances, vitesses, phrasé ; 2) : les relations entre mouvement et son (paraphrase, opposition, réaction, oubli, symbiose).