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« Variations Goldberg » : diffusion inédite d’un concert sur Youtube

Le Festival de Royaumont 2021 en haute définition pour tous !

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Présentation

Un concert enregistré le samedi 4 septembre, à 20h45, dans le réfectoire des moines

A visionner en haute définition sur la chaîne Youtube de la Fondation Royaumont…

Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach
Jean-Luc Ho* clavecin
* artiste en résidence 2018-2021

À sa source, un fleuve n’est jamais qu’un mince filet d’eau. Il en est de même pour les Variations Goldberg. La partition la plus vaste que Bach ait jamais dédiée au clavecin puise toute sa matière dans une simple Aria, apparue pour la première fois sous sa plume dans le Clavierbüchlein qu’il dédia à sa femme Magdalena. C’est bien cette nonchalante et rêveuse sarabande qui projette sa structure bipartite sur ce monumental diptyque sonore – la variation 16 n’est pas pour rien une Ouverture à la française qui en introduit le second volet.

Toutefois, Bach n’a pas choisi de varier la mélodie de son Aria mais la basse, selon le principe dit de la basse contrainte qu’il adopte pour ses autres œuvres les plus spéculatives, la Passacaille pour orgue et la Chaconne pour violon seul. Ainsi transformées, disloquées, syncopées, jusqu’à constituer un sujet de fugue (var. 10) – les trente-deux notes de cette simple ligne de basse irriguent toutes les voix de la polyphonie des trente variations, jusqu’au retour de l’Aria initiale en guise de conclusion d’une forme parfaite ou comme signe d’un perpétuel recommencement… Le cycle s’organise autour de dix groupes de trois variations, dont la troisième de chacun de ceux-ci est toujours un canon utilisant les intervalles en augmentation (var 3. : canon à l’unisson ; var 6. : canon à la seconde ; var 9. : canon à la tierce etc…).

Seul le dixième groupe remplace le canon par un divertissement polyphonique à quatre voix, appelé quolibet, qui combine deux chansons populaires dont l’une avait déjà donné le motif des 32 variations en sol majeur de Buxtehude, le maître vénéré de Bach. Cette savante architecture se fonde sur la parfaite connaissance de l’alchimie des nombres et de leur haute signification symbolique que possédait Bach au seuil de son âge mûr. Tout ici repose sur la dialectique entre le monde créé, symbolisé par le chiffre 4 et ses multiples, et l’ordre divin inscrit dans le chiffre 3 qui imprime sa métrique à l’œuvre et plus encore lui donne son organisation globale. Mais il n’est pas question de science froide et désincarnée. Bien au contraire. Ce tout ordonné est vivifié par une étincelante virtuosité (traits, croisements de mains, vélocité digitale) qui requière l’usage d’un clavecin à deux claviers. Le discours est parcouru par une foisonnante rythmique qui n’oublie jamais ses liens avec la danse (mouvements de sicilienne – var. 3 –, de courante – var. 5, 8, 14, 17, 20, 23 –, de gigue – var. 7 et 21 –, de sarabande – var. 13, 25 et 26 –, de gavotte – var. 18).

Enfin, une remarquable diversité de caractères, une poétique ornementation (var. 13) et une folle imagination conjuguent les fulgurances de la toccata (var. 14, 23, 29) à la rêverie la plus mélancolique (var. 15, 21, 25) où la tonalité générale de sol majeur cède le pas à son homonyme mineur, le ton de la déploration.
Musique fascinante s’il en est que Bach publia à compte d’auteur, probablement fin 1741 ou début 1742, « à l’intention des amateurs, pour la récréation de leur esprit ». Il s’adressait autant aux interprètes qu’aux auditeurs qu’il invitait à suivre un itinéraire musical et spirituel.

C’est peut-être cette expérience que le comte Keyserlingk, ambassadeur russe à Dresde et possible commanditaire de l’œuvre, souhaitait vivre chaque fois qu’il demandait à son brillant claveciniste personnel, le jeune Johann Gottlieb Goldberg (1727-1756), de lui jouer « ces morceaux […] afin qu’ils le puissent récréer pendant ses nuits sans repos » (Forkel).

Près de trois siècles après sa composition, cette prodigieuse élaboration de l’esprit humain nous tient toujours en éveil.

Thomas Vernet,
Fondation Royaumont


Le clavecin Vater-Jobin de la Fondation Royaumont

Le Comité Henry Goüin, mécénat collectif d’entreprises, a financé la commande du clavecin Vater 1732 au facteur Emile Jobin, dont l’atelier est installé à Boissy l’Aillerie dans le Val d’Oise.
Le modèle original de cet instrument remarquable est conservé au Musée de la musique de Paris. Ce clavecin à deux claviers, doté de deux jeux de 8 et un de 4 pieds possède une caisse en échine de sapin, des éclisses en tilleul et peuplier assemblées à queue d’aronde. Depuis 2018, il est mis à la disposition des artistes et des projets artistiques portés par la Fondation Royaumont.


Jean-Luc Ho

Jean Luc Ho a étudié la musique pendant plus de quinze ans. Il se produit aujourd’hui en concert au clavecin, à
l’orgue, au clavicorde et en ensemble.
Chers et nombreux sont ses amis – facteurs, chercheurs, musiciens, artisans – qui facilitent et inspirent quotidiennement son travail. Il consacre ses premiers enregistrements en solo à Bach, Couperin, Sweelinck, Byrd (choix de France Musique, Diapason découverte, 5 diapasons, Choc Classica)…
Organiste remplaçant de St Germain des Prés à Paris de 2006 à 2016, il est l’un des fondateurs de « L’art de la Fugue », œuvrant à la restauration, l’installation et la valorisation d’un orgue historique castillan de 1768 en l’église de Fresnes (94).
Soutenu par la Fondation Royaumont, il enregistre les Partitas de Bach en 2015, y fonde son ensemble (2017) avant d’être artiste en résidence (2018-2020). Musicien associé au Festival Bach en Combrailles de 2017 à 2019, il s’y produira en concert avec des œuvres majeures de Bach telles que l’Art de la Fugue, les Variations Goldberg…
Professeur de clavecin de l’école de musique de Franconville (Val d’Oise) de 2004 à 2011, il enseigne maintenant
lors de stages ou masterclasses pour Embarquement Immédiat, la Fondation Royaumont, l’académie de claviers de
Dieppe, Clavecin en France … Il intervient également depuis plus de 10 ans au musée de la musique – Philharmonie de Paris – pour un public plus large.
À partir de la rentrée 2021 Jean-Luc Ho enseigne les techniques d’accords de clavecin au sein du département de musique ancienne au CNSMDP.

Collaborations antérieures…
*2018-2021 : en résidence à la Fondation Royaumont
*2020 : Académie du clavecin avec Leon Berben et Pierre-Alain Clerc, concert Partitas de Bach : 1e partie au Festival baroque de Pontoise, 2e partie au Festival de Royaumont
*2019 : Académie du clavecin avec Benjamin Alard, Carole Cerasi, résidence et concert Offrande Musicale avec le Petit Trianon
*2018 : atelier de formation Couperin clavecin et orgue Clicquot de la Chapelle Royale de Versailles avec Blandine Verlet, double concert des Nations de François Couperin
*2017 : incubation autour des Nations de Couperin, résidence de recherche sur les Messes de Couperin
*2016 : concert Froberger – Weckmann sur clavicythérium
*2015 : enregistrement de l’intégrale des Partitas de JS Bach, concert Bach-D’Anglebert


Soutiens

Le Comité Henry Goüin, mécénat collectif d’entreprises, soutient les activités et le fonctionnement de la Bibliothèque musicale François-Lang.

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