Maurice Béjart, Hervé Robbe
Grand Remix de la Messe pour le temps présent
Présentation
CLOÎTRE
Maurice Béjart
Chorégraphie des Jerks
Avec l’autorisation de la Fondation Maurice Béjart
Hervé Robbe chorégraphe
Chorégraphie du Grand Remix
Pierre Henry musique
Etudiants de l’Ecole supérieure du Centre national de danse contemporaine – Angers interprétation
Production Centre national de danse contemporaine – Angers, direction Robert Swinston
Danseurs : Etudiants de l’Ecole supérieure du Centre national de danse contemporaine – Angers,
Maxime Aubert, Yohann Baran, Amandine Brun, Auranne Brunet-Manquat, Pauline Dassac, Julien Derradj, Nolwenn Ferry, Lara Gouix, Agata Jarosova, Alice Lada, Juan Pablo Landazuri, Théo Le Bruman, Charlotte Louvel, Kevin Martial, José Meireles, Victoria Pignato, Pauline Sonnic, Jeanne Stuart, Anaïs Vignon, Jiaqi Wu
Transmission des Jerks Dominique Genevois, Juichi Kobayashi
Directeur de l’Ecole supérieure du Centre national de danse contemporaine – Angers Robert Swinston
Création Lumière François Maillot
Costumes Anne Poupelin
Grand Remix de la Messe pour le temps présent
Ce programme, interprété par les étudiants de l’École supérieure de danse, est composé d’une création/recréation d’une partie de la célèbre Messe pour le temps présent composée par Pierre Henry pour la composition électroacoustique, sur commande de Maurice Béjart. La chorégraphie est présentée pour la première fois lors du Festival d’Avignon de 1967, dans la cour d’honneur du Palais des papes, avec le Ballet du XXe siècle. Le morceau demeuré le plus célèbre est Psyché Rock, sur lequel a été chorégraphiée la non moins fameuse « séquence des jerks » de Maurice Béjart. C’est à partir et autour de cette partition chorégraphique qu’Hervé Robbe réalise une création pour les étudiants. En posant, comme hypothèse de recherche, la citation ou la référence à un patrimoine chorégraphique, en interrogeant les relations qu’il entretient avec le champ musical, il entend faire naître d’autres agencements grâce à des interprétations et des perceptions contemporaines de cette Messe.
« En septembre 1967, je viens d’avoir six ans et rentre à la grande école. Problème : j’apprends à écrire avec plume et encre et je suis gaucher. Il me faut déjà inventer des gestes à la marge pour ne pas faire des pâtés, une petite danse (une rébellion). En mai de cette année scolaire ça gronde à l’usine d’à côté, vacances précoces et obligatoires. Pourquoi y a-t-il des gens qui se jettent des pavés ? Les années passent. J’entends à la radio les Jerks. Je les appelle musique vaisseau spatial. Plus tard je découvre la pochette du disque Messe pour le temps présent – des étudiants en jeans, baskets et tee-shirts qui semblent manifester. Enfin lors d’un programme à la télévision – Les Ballets du XXe siècle – je découvre que les étudiants sont en fait des danseurs et je me dis que j’aimerais bien, moi aussi, participer à cette incantation des corps, cette utopie collective… Juin 2015, j’ai cinquante-trois ans. Je suis devenu danseur et chorégraphe. Je rencontre Pierre Henry dans sa maison de sons. Le lieu semble totalement investi de la cave au grenier par ses peintures concrètes qui cohabitent avec une gigantesque sonothèque. Une force et une vitalité créative émanent de partout. Impressionné et intimidé, je suis accueilli par Isabelle Warnier et Bernadette Mangin qui me rassurent. Passage à la cuisine et salutations. Pierre Henry me propose de rentrer dans le concret de la musique dans son studio de composition. Nous écouterons les jerks de Messe pour le temps présent et ensuite le Grand Remix…
Je suis frappé par le continuum musical et sa pulsation frénétique et vitale. Une transe rythmique que j’interprète aussi comme un décompte inexorable. Quarante-neuf ans séparent les deux pièces. J’entends une sorte de fast-forward, une accélération qui mélange des émanations des jerks à de multiples couches sonores comme des souvenirs floutés, des surgissements d’événements passés. La convocation d’un mythe premier au présent qui se réinvente. Une forme plus labyrinthique que circulaire.
Plus qu’une messe la musique du Grand Remix m’évoque un autre type de rassemblement ou de rituel collectif : la rave party. »
Hervé Robbe, septembre 2015
Durée : 30 min. Entrée libre avec le billet d’entrée du monument.
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Le Centre national de danse contemporaine – Angers est une association Loi 1901 subventionnée par le Ministère de la culture et de la communication – DRAC des Pays de la Loire, la Ville d’Angers, la Région des Pays de la Loire et le Département de Maine-et-Loire.
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Tout à la fois cérémonie religieuse et reflet d’une époque, Messe pour le temps présent de Maurice Béjart (1967) est aussi célèbre pour sa chorégraphie que pour sa musique. Le chorégraphe, qui voulait un spectacle total mariant célébration sacrée et modernité, commande à Pierre Henry une composition électroacoustique. L’œuvre musicale doit surtout sa célébrité au mouvement Psyché Rock et à ses célèbres jerks béjartiens.
Béjart y met en scène l’apparition des danses solitaires qui mobilisent la jeunesse à la fin des années soixante après une longue période où les danses de couple, telles le rock and roll ou le slow, sont les reines des discothèques. Créée en 1967, la chorégraphie semble prémonitoire des événements de mai 1968.
Avoir l’occasion pour les étudiants du Centre national de danse contemporaine d’Angers d’interpréter ce moment spécifique de la production du chorégraphe charismatique est une occasion unique pour eux de découvrir l’œuvre de l’artiste, de se l’approprier et de rencontrer Pierre Henry et sa musique, une voie enthousiasmante pour de jeunes artistes.
Le patrimoine chorégraphique constitue une source inépuisable d’inspiration et de créativité. Hervé Robbe a été formé à Mudra – l’école de Maurice Béjart. Il centre, cette année, une partie de ses activités à Royaumont autour de la « citation ». De plus, la Fondation Royaumont est un partenaire important du CNDC. Autant de raisons qui nous ont conduits à inviter Hervé Robbe à s’engager dans un remix chorégraphique de la Messe pour le temps présent, parallèlement à celle de Pierre Henry pour la musique.
A lui donc de créer un nouvel opus chorégraphique autour de la jeunesse d’aujourd’hui, de ses façons de se mouvoir, de ses attentes et interrogations face à notre société, avec de jeunes danseurs et danseuses en formation, de toutes nationalités et choisis pour intégrer l’Ecole supérieure de danse du CNDC d’abord pour leurs personnalités et leurs potentiels artistiques à l’instar de ce qui identifiaient les danseurs de la compagnie de Maurice Béjart.
Robert Swinston et Claire Rousier
Hervé Robbe chorégraphe, danseur, directeur artistique compagnie Travelling & Co (France)
* depuis avril 2013 : directeur artistique du Programme Recherche et composition chorégraphiques de la Fondation Royaumont. 2013 : Un terrain encore vague. 2014 : La Tentation d’Un Ermitage
Parallèlement à des études d’architecture, il se forme à Mudra, l’école de Maurice Béjart à Bruxelles. Il commence Sa production chorégraphique en 1987, au sein d’une première compagnie Le Marietta Secret. Sa démarche artistique s’est nourrie et a questionné les enjeux corporels et esthétiques de la modernité et de la post-modernité en danse, et s’est enrichie de confrontations culturelles lors de séjours d’échanges et de créations en particulier aux États-Unis et au Japon. En 1999, il est nommé directeur artistique du Centre Chorégraphique National du Havre Haute-Normandie, qu’il quitte en 2012 pour continuer son aventure d’artiste et de pédagogue au sein d’une nouvelle structure de production, Travelling & Co. À ce jour il a créé une cinquantaine de spectacles chorégraphiques, qui ont été diffusés dans l’ensemble du territoire français et à l’international.
Pierre Henry
Né le 9 décembre 1927 à Paris, Pierre Henry étudie la musique dès l’âge de sept ans. En 1944, guidé par Olivier Messiaen, il compose et pense à la musique du futur. Sa rencontre avec Pierre Schaeffer est déterminante pour sa création. Inventeur de procédés techniques de composition maintenant largement standardisés, il n’a cessé de donner à cette musique un souffle et une ambition qu’on ne lui soupçonnait pas au départ, en construisant un ensemble colossal et varié d’œuvres qui continuent de toucher tous les publics et toutes les générations. Il a aussi créé un « son » aussi personnel et reconnaissable que ceux des plus fameux musiciens de jazz, et imposé un univers d’une ampleur cosmique, un véritable monde où l’archaïque et le mythique côtoient le familier, et qui chante les émerveillements, les espoirs et les hantises de notre époque. (Michel Chion, in Pierre Henry, Fayard, 2003).
* collaborations antérieures avec Royaumont
Dans le cadre du week-end Trajectoires
UNE TRAVERSEE DANS LE TEMPS DE LA DANSE
Une histoire d’artistes, une collection, une étude de cas, une messe des années soixante qui se rejoue au présent, un grand remix, un jardin d’idée ou un parcours au jardin, en piste pour deux belles journées de danse à Royaumont.
Spectacles, exposition, rencontres, promenades dans l’abbaye. Une invitation originale pour grands et petits à retraverser certaines histoires de la danse.
Fabrice Dugied, Claude Sorin et Ninon Prouteau-Steinhausser
La collection Lise B.
Musiques originales de Meredith Monk
Rencontres autour de La collection Lise B.
Week-end musical
Ce spectacle est inclus dans la FORMULE WEEK-END MUSICAL
BRUNCH à 13h – voir infos pratiques
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