Deux journées de conférences, de visites, de films, d’images et de musique sont consacrées au travail et à l’héritage du paysagiste qui a contribué au renouveau du Jardin des Tuileries, a dessiné le jardin expérimental de Méry-sur-Oise ou mis sur pied les Rencontre botaniques de Varengeville.
Programme
Samedi 11 octobre – 10h > 18h
Conférences sur le thème du jardin {salle des Charpentes}
10h-11h | Continuer l’histoire
- Les contraintes et combats liés à l’intervention dans des lieux historiques.
- Le travail entre un artiste, le passé d’un lieu, son environnement actuel et les rêves (ou les exigences) d’un commanditaire.
- Complexité de l’intervention dans un lieu comme les Tuileries.
11h30-12h30 | L’écologie va-t-elle tuer le jardin ?
- L’écologie va-t-elle tuer les jardins ? Quid du concept d’espace vert ?
- Les dessous du jardin : gestes du jardinier, gestion de l’eau et de l’économie (l’entretien et la vie du jardin au fondement de l’action de Pascal Cribier)
- L’avenir de la commande publique de jardins, des contraintes végétales et règlementaires, le jardin face à des injonctions contradictoires.
Déjeuner-buffet
à partir de 13h, sur réservation
Conférences sur le thème du paysage {salle des Charpentes}
11h30-12h30 | Combattre
- Pascal Cribier a mené des combats qui résonnent avec ceux d’aujourd’hui, sur l’artificialisation des sols, la gestion de l’eau entre autres.
- Le paysagiste est-il un urbaniste furtif ?
16h30-17h30 | Le paysage nourricier
18h – Concert {salle des Charpentes}
Jardins de lumière, par Thierry Pécou
Dîner-buffet
à partir de 19h, sur réservation
Dimanche 12 octobre – 10h > 13h
Conférences sur le thème de la nature {salle des Charpentes}
10h-11h | Sauvage domestiqué / où en est la nature
- Nature ou vivant ?
- La nature sauvage est-elle morte ?
11h15 – 11h45 | Rosamond/William : rencontre avec des commanditaires de jardins
12h – 13h | Transmettre
15h30 – Concert {réfectoire des convers}
Bach et Couperin, jardins intérieurs
Benjamin Alard, clavecin
EN PARALLELE
> Visites des jardins de Royaumont
Deux expositions photographiques :
> Douze jardins de Pascal Cribier dix ans plus tard
> Diaporama d’une sélection des photographies de ses jardins par le paysagiste
Des films :
> Montage vidéo de diverses conférences de Pascal Cribier
> Pascal Cribier, un portrait




L’empreinte du jardinier
« Nous les architectes paysagistes, sommes les seuls à savoir superposer le temps. On a dans les jardins la superposition du siècle, d’une génération, de la semaine et en plus, des météores, c’est-à-dire du temps qu’il fait. »
Pascal Cribier
Peut-on parler de paradoxe ? Rien dans le parcours du jeune Pascal Cribier, gamin remuant devenu champion de kart à l’adolescence, ne laissait présumer qu’il serait un jour l’un des paysagistes les plus talentueux de sa génération. Et pourtant…
Formé à l’architecture, il débuta dans le métier par la connaissance des plantes, passant plusieurs années à travailler dans des pépinières, ce qui n’était pas banal. Il façonna ensuite le jardin de la propriété de son ami Eric Choquet, une forêt perchée au-dessus des falaises de Varengeville sur Mer, lieu qui deviendra pour lui un véritable laboratoire d ‘idées et de pratiques. En 1990, il accéda à la notoriété lors du chantier du Jardin des Tuileries, dont il fut l’un des principaux acteurs aux côtés de Louis Benech et de François Roubaud.
Souhaitant remédier à la méconnaissance générale des plantes et passionné par l’intime du végétal, il dessina, en 1996, le jardin expérimental de Méry-sur-Oise pour le compte du groupe Vivendi en collaboration avec le botaniste Patrick Blanc et l’architecte Lionel Guibert. Dans la même optique et avec le botaniste Marc Jeanson, il mit sur pied, en 2013, les Rencontres botaniques de Varengeville qui furent des moments de dialogues entre divers spécialistes des plantes tout en faisant intervenir des musiciens qu’il admirait.
Pascal Cribier s’est suicidé en 2015 à l’âge de 62 ans. Il aura mené près de cent-quatre-vingts projets de par le monde et laissé un héritage complexe.
Si Cribier n’est pas un théoricien du jardin ou du paysage au sens intellectuel du terme, son approche se caractérise par une appréhension précise des espaces qui s’enracine dans son admiration pour André Le Nôtre. Depuis les plus petits jardins parisiens jusqu’à de vastes projets ancrés dans le grand paysage comme à Dillon dans le Montana (États-Unis), Cribier savait développer, grâce à des intuitions souvent fulgurantes, un génie des niveaux, des lignes et des perspectives. Par ailleurs, nombre de questions qu’il a soulevées sur les usages, les ressources et les modifications du vivant résonnent particulièrement aujourd’hui.
Dans une approche assez avant-gardiste de son métier, Pascal Cribier n’a jamais voulu fonder une agence mais toujours choisi de travailler avec une équipe réunie par affinités amicales. Ainsi, les historiens des jardins Monique Mosser et Hervé Brunon, l’urbaniste Patrick Ecoutin, les botanistes François Maquart-Moulin et Marc Jeanson, les paysagistes Daphné Charles-Le Franc et Valérie Églès, ou encore l’agronome Jean-Marie David l’ont-ils accompagné dans ses projets au fil des ans.
Après sa mort en 2015, quelques proches décidèrent de créer l’Association des amis de Pascal Cribier (AAPC) afin de faire vivre sa mémoire et de partager son travail. En 2018, l’AAPC a ainsi mené à bien la traduction et la publication en anglais de sa monographie intitulée Itinéraires d’un jardinier, dirigée par Laurent Le Bon et publiée en français par Xavier Barral Éditions en 2009. L’association a également confié les ouvrages collationnés par Pascal Cribier à la bibliothèque du musée Yves Saint Laurent de Marrakech et déposé ses archives à la bibliothèque du Musée des Arts Décoratifs à Paris où elles ont été inventoriées.
L’AAPC et les équipes de l’abbaye de Royaumont proposent à l’automne 2025, dix ans après la disparition de Pascal Cribier, deux jours de rencontres et de tables-rondes autour des thématiques du jardin, de la nature et du paysage. L’œuvre de Cribier sera également présentée au public à travers une sélection de photos de lieux sur lesquels il a travaillé, des moments musicaux seront proposés ainsi que des visites guidées des jardins de Royaumont autour des thématiques de l’eau et des arbres. Ces sujets qui lui étaient chers demeurent cruciaux dans la conception des jardins d’aujourd’hui et de demain.
Marc Jeanson
Le lieu
Salle des charpentes samedi 11 octobre 2025 à 10:00, dimanche 12 octobre 2025 à 10:00
Toutes les dates
À venir
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