Le lieu des nourritures terrestres

Située entre le réfectoire des moines et celui des convers, cette pièce étonne par sa grande taille, liée au nombre conséquent de religieux pour lesquels il fallait préparer des repas à l’époque de Saint Louis.

Ses quatre épaisses colonnes et les contreforts des voûtes du cloître restés apparents évoquent un autre aspect du monde médiéval, plus quotidien et, de ce fait, plus proche de nous.

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Situées dans l’aile méridionale, les cuisines présentent une architecture massive qui contraste avec l’élégance de l’ancien réfectoire des moines auquel elles sont accolées. On remarque notamment la présence des contreforts des voûtes du cloître, laissés apparents, peut-être en raison du caractère purement utilitaire de cette pièce.

Plusieurs fois remaniées au cours des XIXe et XXe siècles, elles ont perdu leur cheminée dont il ne reste aujourd’hui aucune trace. Il est probable qu’à l’époque médiévale elle ait été placée au centre de la pièce, ouverte sur les quatre côtés et pourvue d’une hotte maçonnée supportée par les colonnes.

Un guichet ouvert dans le mur mitoyen avec l’ancien réfectoire permettait aux moines de venir prendre leurs plats. Au Nord, une porte donnait accès à la fontaine d’eau potable, située dans le cloître, tandis qu’à l’Ouest une autre porte conduisait à la ruelle des frères convers, chargés de la préparation des repas.

Un canal souterrain, relié à celui des latrines, permettait d’évacuer les eaux usées. La pièce était prolongée au Sud par une petite construction, la dépense du cellérier, aujourd’hui disparue mais dont on voit encore les traces sur la façade extérieure.

Sans doute entresolées lors de la période industrielle, les cuisines sont transformées en débarras puis en atelier d’impression sur étoffe. Le lieu est dit obscur et en désordre. En 1865, les voûtes sont réparées, les fenêtres agrandies ; un fourneau y est installé et la pièce est rétablie dans sa fonction d’origine. On y aménage également une laverie. Cet usage est conservé lors de la Grande guerre et c’est là que sont préparés les repas de centaines de blessés alors hébergés dans l’abbaye.

Après un important chantier de restauration, en 1937, qui visait notamment à effacer les remaniements opérés au cours du XIXe siècle, un chauffage surfacique et un nouveau pavement furent installés en 2002.

Les travaux de restauration