Rencontres entre arts et sciences, sur les traces d’Alexander von Humboldt

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Au sommaire : Témoignages en vidéoEntretien avec Damien Ehrhardt


A part – peut-être – Léonard de Vinci, il semble difficile de trouver une figure plus emblématique des liens entre sciences et arts qu’Alexander von Humboldt. Ce naturaliste et géographe, contemporain de la Révolution française, a ramené de ses nombreuses explorations des milliers d’aquarelles et de dessins.

« Alexander von Humboldt aimait beaucoup s’éloigner des disciplines pour y revenir ensuite » explique Damien Ehrhardt, le président de l’Association Humboldt France. Le musicologue, auteur de La variation chez Robert Schumann (1998), Les relations franco-allemandes et la musique à programme (2009), coéditeur d’un volume de la Monumentale Schumann et directeur scientifique de nombreux ouvrages dont Franz Liszt : musique, médiation et interculturalité (2008) précise au sujet de Humboldt : « Il a mené une carrière entre les disciplines, ce qui était assez rare à son époque. Le XIXe siècle, surtout en France, a été marqué par une tendance à rendre les cultures disciplinaires autonomes. Je pense par exemple à l’Encyclopédie méthodique, qui, en France, a succédé à celle de Diderot et d’Alembert et a divisé les sujets en 40 dictionnaires scientifiques différents. En fréquentant des chercheurs très différents, comme l’astronome et physicien François Arago, et en se qualifiant lui-même d’ « homme de lettres », il a pu avoir une vision interdisciplinaire à un moment où les disciplines commençaient à s’autonomiser. »


Alexander von Humboldt et le botaniste et explorateur français Aimé Bonpland

Pour Damien Ehrhardt, la question de l’interdisciplinarité est aujourd’hui vitale. « Il existe des liens entre arts et sciences, parfois motivés par des questions de technologies, mais je pense qu’on peut développer encore davantage les arts et sciences fondamentales. On a besoin aujourd’hui de réconcilier à la fois les arts et les sciences mais aussi les disciplines des sciences humaines et sociales, les « humanités », d’une part, et les sciences naturelles et physiques, de l’autre. J’ai souvent organisé ou coorganisé des « collèges Humboldt » sur des sujets transversaux, comme la fascination de la planète ou la vision humboldtienne du cosmos.

Les « collèges Humboldt » sont des rencontres financées par la Fondation Alexander von Humboldt réunissant des chercheurs qui peuvent être d’anciens  boursiers de cette fondation ou des prix Humboldt (au total, les deux catégories représentent environ 700 personnes en France).

 
A gauche : Gilbert Gadoffre – A droite : Henry et Isabel Goüin

Le choix de Royaumont comme cadre – mais aussi co-organisateur – de ce colloque a été une évidence. « Après-guerre, Gilbert Gadoffre et le Centre culturel international de Royaumont qu’il avait contribué à fonder aux côtés d’Henry Goüin représentaient l’interdisciplinarité et les relations entre arts et sciences » rappelle Damien Ehrhardt. Ce sont donc les traces concordantes d’Alexander von Humboldt, d’Henry Goüin et de l’historien de la littérature Gilbert Gadoffre que les scientifiques, experts et artistes internationaux vont suivre pour venir aux trois journées de rencontres de ce nouveau collège Humboldt.

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