Newsletter Amis de Royaumont n°4 – Novembre 2016

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Au sommaire : Le dîner des Amis de Royaumont : le vendredi 9 décembreFestival 2016 : Jardins et créationsFestival 2016 : Voix NouvellesFestival 2016 : Voyages et créationsFestival 2016 : La danse hier et aujourd’huiFestival 2016 : Révolutions musicalesFestival 2016 : L’éloquence romantique au pianoLe festival des plantes à Chantilly


 Plus d’informations sur l’Association des amis de Royaumont


Le dîner des Amis de Royaumont : le vendredi 9 décembre

Cela devient une habitude : les Amis de Royaumont se réunissent à l’abbaye pour célébrer la fin de l’année. Cette année, nous avons rendez-vous le vendredi 9 décembre pour nous retrouver dans les espaces rénovés de l’abbaye après une campagne de restauration sans précédent.

Au cours de cette soirée conviviale, vous aurez l’opportunité de déguster un menu spécialement concocté par le Chef de Royaumont et d’échanger entre Amis. Ce dîner est proposé au tarif de 49 € pour une personne et de 85 € pour deux (59 €* par personne pour les non adhérents).

Nous vous proposerons également de participer à une tombola qui vous permettra de remporter des lots aussi originaux que variés comme un cours de jardinage avec la chef jardinier-maraîcher de la Fondation, une visite privative des espaces rénovés de l’abbaye, un dîner à l’abbaye ou encore une nuit pour deux personnes dans une des chambres rénovées.

Sur chaque repas, la Fondation reversera 15 € à l’Association des amis de Royaumont. Ce montant ainsi que la totalité des recettes de la tombola lui permettront de financer de nouveaux projets jeunes publics à l’abbaye.

Plus que jamais, l’Association des amis de Royaumont réaffirme son soutien aux valeurs portées haut par la Fondation Royaumont : « inspirer, créer, partager ».

Réservation : amis@royaumont.com ou 01 30 35 59 80

Règlement par chèque à l’ordre de : Fondation Royaumont
Association des Amis de Royaumont – 95270 Asnières sur Oise

BULLETIN D’INSCRIPTION

• Vous êtes Ami de Royaumont et vous venez seul : 49 euros
• Vous êtes Amis de Royaumont et vous venez à deux : 85 euros
• Vous n’êtes pas membre de l’Association des amis de Royaumont* : 59 euros
* Adhésion encore possible à l’Association des amis de Royaumont pour l’année 2016 à partir de 30 € (53 € pour une adhésion duo)


Le festival de Royaumont de balade en ballades, impressions et ressentis

D’août à octobre, il y en avait pour tous les goûts dans le Festival de Royaumont 2016 avec des propositions éclectiques, aussi bien en plein air qu’à l’intérieur, des créations et des relectures d’œuvres anciennes. Commençant le dimanche 28 août par une « balade » dans les jardins de l’abbaye et se concluant le dimanche 9 octobre par les ballades de Chopin, les héros de cette fête de la musique n’ont pas toujours été ceux qu’on attendait. Voici par quelques Amis de Royaumont les points de vue à plusieurs voix sur les spectacles qui les ont le plus marqués.

Jardin et création

Fin août, le festival a débuté en utilisant les jardins comme lieux de création musicale. Jean-Luc Hervé et son équipe ont créé un Carré magique dans le jardin potager, qui a fonctionné pendant tout le festival. Grâce à des haut-parleurs et des capteurs cachés dans les plantes, le système, piloté par informatique, diffusait des sons ressemblant, selon le moment, à ceux que produisent des insectes, des oiseaux ou même le vent. Il s’agissait, en fait, de fragments musicaux écrits par le compositeur et joués sur des instruments classiques. Ces sons toujours renouvelés étaient diffusés de manière souvent inattendue, parfois à la suite d’un déplacement, parfois de manière spontanée. Une expérience originale et passionnante qui aiguise l’écoute.

Le dispositif caché du Carré magique de Jean-Luc Hervé

En savoir plus sur l’installation de Jean-Luc Hervé

Dimanche 28 août, Walden [jardins de Royaumont], création musicale de Loïc Guénin, basée sur une partition graphique inspirée par les lieux, a été jouée dans 4 lieux par 4 musiciens de l’ensemble Ars Nova. Dans le Jardin-Potager, chaque musicien, situé chacun dans un carré différent, jouait sa propre partition ; de temps en temps les musiques s’accordaient. Pendant ce temps, les spectateurs se déplaçaient selon leurs envies. Puis, au bord des canaux, les 4 artistes ont joué devant les spectateurs assis dans l’herbe, en intégrant les bruits et les sons environnants. Ensuite, dans le cloître, les artistes se répondaient de chaque côté de la terrasse pour les spectateurs placés au centre, avec la participation de la cloche de Royaumont. Enfin, dans les ruines de l’abbatiale, la musique a évoqué la grandeur de l’église disparue. Imprégnée de chaque lieu, la partition restituait les émotions de l’artiste.

Ars Nova interprétant les partitions de Loïc Guénin

En savoir plus sur le concert de Loïc Guénin

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Voix nouvelles

Du 2 au 9 septembre, de Fenêtres sur cour[s] en concerts du Festival, la musique contemporaine s’est exposée dans toute sa diversité autour de l’Académie Voix Nouvelles : celle-ci a réuni des étudiants compositeurs et interprètes autour de compositeurs et ensembles professionnels qui les ont conseillés. Innovation de cette année, de jeunes musiciens de très haut niveau ont interprété avec une maîtrise incroyable des classiques de la musique contemporaine, que ce soit en solo (flûte, piano, clarinette, chant) ou en petit ensemble.

Les œuvres des jeunes compositeurs ont fait appel aux techniques les plus variées, poussant les instruments au plus loin de leurs capacités expressives : piano utilisé comme percussion, souffle dans des bouteilles, bruitage avec des verres en plastique, chants charismatiques… À côté de certaines œuvres animées et fougueuses, d’autres créent des ambiances hypnotiques ou méditatives.

Les deux ensembles qui ont animé l’académie se sont produits en concert. L’ensemble instrumental Talea a interprété le 3 septembre deux œuvres qui secouent. Δίκη Wall de Pierluigi Billone (formateur de l’académie Voix Nouvelles) pour percussion et petit ensemble mettait en avant le percussionniste soliste qui jouait d’un gong placé sur sa poitrine. Une œuvre énergique et efficace.

L’ensemble Talea

En savoir plus sur le concert de l’ensemble Talea

Sideshow de Steven Takasugi pour électronique et octuor instrumental amplifié est construit autour du thème du parc d’attractions de Coney Island à New York. L’œuvre montre l’envers du décor, la cruauté des attractions spectaculaires. La musique déroule une série de séquences qui s’enchaînent imperturbablement. Et les musiciens deviennent acteurs, font des mimiques (l’homme qui rit toujours), utilisent des accessoires (l’homme-poisson). Une œuvre forte qui tient en haleine pendant près d’une heure.

Quant à l’ensemble vocal Exaudi, son concert a cappella, Le madrigal retrouvé, a confronté des œuvres du XVIe siècle à des compositions récentes. Les œuvres d’époques différentes s’enchaînaient harmonieusement, se répondaient et parfois se superposaient. À l’aise aussi bien dans les œuvres anciennes que les œuvres contemporaines, les chanteurs ont permis aux auditeurs de s’approprier des œuvres qui auraient pu paraître difficiles.

L’ensemble Exaudi

En savoir plus sur le concert de l’ensemble Exaudi

Le 4 septembre, pour l’interprétation de Simata de Georges Aperghis, le pianiste Imri Talgam avait convié les spectateurs à préparer le piano avec lui. Expérience collaborative passionnante, les enfants et les adultes présents ont inséré des clous, des vis, des pièces de monnaie, des aimants, du carton pour modifier la sonorité de l’instrument afin de donner à l’œuvre une sonorité unique. Celle-ci est construite à partir de motifs qui se répètent et se modifient progressivement. Mais la sonorité et le timbre de l’interprétation sont à chaque fois uniques grâce au geste des préparateurs du piano.

L’atelier autour d’Imri Talgam

En savoir plus sur le concert d’Imri Talgam

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Voyages et création

Le 10 septembre en l’église de Luzarches, la Camera delle Lacrime a donné la Controverse de Karakorum, saisissante évocation du voyage en Mongolie d’un moine franciscain missionné en 1253 par Louis IX pour aller chercher en sa capitale lointaine l’alliance du grand Mangu Khan dans la septième croisade. On se prend à rêver d’une telle controverse interreligieuse aujourd’hui…

La Camera Delle Lacrime à l’église de Luzarches

En savoir plus sur le concert de La Camera Delle Lacrime

Le concert de musique anglaise de l’ensemble Le Caravansérail de Bertrand Cuiller du 11 septembre était très attendu. En résidence à Royaumont, l’ensemble est connu et apprécié des habitués. Et pourtant, renforcé par une section de flûte, hautbois et basson et par des théorbes, il nous a surpris par sa virtuosité, sa grande maîtrise et son enthousiasme. Parties chantées par la soprano Rachel Redmond et parties instrumentales alternaient avec entre autres Purcell et Locke. Bertrand Cuiller dirige son ensemble comme il joue, avec délicatesse et décontraction, et le résultat est remarquable. On attend avec impatience le premier enregistrement de cet ensemble.

Bertrand Cuiller et son ensemble

En savoir plus sur le concert du Caravansérail

Graindelavoix, c’est avant tout la singularité de chaque voix dans ce qu’elle a de plus intense, la voix rendue à l’émotion. L’ensemble nous a donné le 11 septembre un concert surprenant consacré à Dufay en Italie : cette formation réduite a magnifié chaque voix, rendue unique et précieuse dans l’équilibre de cette polyphonie épurée. L’utilisation de la chaire dans le magnifique décor du réfectoire des moines était une belle idée.

Graindelavoix

En savoir plus sur le concert de Graindelavoix

La voix envoûtante et les compositions musicales du talentueux flûtiste et chanteur Magic Malik ont résonné dans la nuit du 17 septembre. Lorsqu’il chante et parle dans sa flûte, il embarque les auditeurs dans une expérience fascinante.

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La danse hier et aujourd’hui

Dimanche 25 septembre a eu lieu dans le jardin du cloître une représentation du Grand Remix de la Messe pour le temps présent. Donnée par 20 jeunes danseurs (10 hommes et 10 femmes) de l’Ecole supérieure de danse contemporaine d’Angers, l’œuvre a duré deux fois quinze minutes dans des chorégraphies fortes de Maurice Béjart puis d’Hervé Robbe sur une musique de Pierre Henry. Ce presque nonagénaire a « remixé» en 2015 son œuvre de 1967. Le temps gris et maussade se prêtait bien à ce spectacle.

Les vingt jeunes présents sur la scène semblent ne plus faire qu’un seul corps, donnant un sentiment d’envoûtement, de purification, d’absolution. Ces mouvements d’ensemble parfaitement exécutés en groupe exercent une fascination puissante, voire troublante. Cet effet puissant du nombre (comme lors des défilés de troupes ?) est dérangeant, littéralement prenant. Le contraste entre la maturité physique de ces 20 danseurs sur le plateau et leur extrême jeunesse hors scène était saisissant. Drôle d’impression que de retrouver vingt personnalités distinctes après le spectacle dans les couloirs du cloître…

Les étudiants de l’Ecole supérieure de danse contemporaine d’Angers (photo : Benjamin Travade)

Les sons et le rythme envoûtants des sonorités électroacoustiques ont été magnifiés par le cadre du cloître. D’irrésistibles rythmes vous entrent dans le corps. Le contraste entre la modernité du spectacle et l’ancienneté austère du lieu rend l’effet combiné de la musique et de la danse encore plus efficace.

En savoir plus sur ce spectacle

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Révolutions musicales

L’après-midi du 2 octobre était consacrée à Froberger, musicien capital pour la transmission en Allemagne de l’art italien du clavier. Le premier concert combinant le « goût français » et le « stylus phantasticus » allemand permet de découvrir d’abord le trio La Sainte Folie Fantastique (viole de gambe, clavecin, luth) dans un programme de suites composites mêlant compositeurs français et allemands, puis le clavicythérium (clavecin équivalent du piano droit avec sa table d’harmonie verticale) joué par Jean-Luc Ho, dans un programme virtuose (toccatas, danses) et méditatif (allemande éplorée). Le deuxième concert permettait d’entendre Andreas Staier dans un programme un peu austère alternant musiciens français et allemands (dont cinq inédits de Froberger récemment redécouverts) (« tombeaux » magnifiques). Deux concerts rares et précieux.

Andreas Staier lors d’une répétition à Royaumont

En savoir plus sur le week-end consacré à Froberger

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L’éloquence romantique au piano

Le 8 octobre, lors de la nuit Beethoven, Elizaveta Miller a joué la sonate La Tempête et Alexei Lubimov les sonates Clair de lune et op. 111 sur des pianos Walter et Conrad Graf du collectionneur hollandais Edwin Beunk. Des œuvres connues mais entendues ici comme jamais auparavant, les timbres riches de ces pianos d’époque faisant ressortir avec clarté l’harmonie composite de ces musiques.

Le 9 octobre, le jeune et talentueux Ludovic Van Hellemont jouait les 4 ballades de Chopin sur un inoubliable piano Pleyel de 1842 et Ulrich Messthaler chantait des lieder de Chopin et de ses contemporains en s’accompagnant lui-même au piano comme cela se faisait couramment au XIXe siècle. En tenue décontractée et très à l’aise, l’artiste a expliqué pendant le concert ses choix sur les textes et sur l’accompagnement qu’il jouait : on se sentait dans un salon du XIXe siècle. Cette représentation a permis une autre écoute des œuvres jouées, les rendant abordables aux non initiés.

Edoardo Torbianelli (photo : Choukhri Dje)

Le concert de clôture du Festival nous a permis d’entendre Edoardo Torbianelli dans Chopin sur ce même piano Pleyel de 1842 avec une fraîcheur nouvelle et une authenticité convaincante. On sent l’accord intime entre cette musique et l’instrument sur lequel elle a été composée à l’époque. Épurée de sa virtuosité, dégagée des conventions d’interprétation de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, cette musique sonne différemment. Nos oreilles habituées à des interprétations perfectionnistes sur des pianos puissants mais pauvres en timbres doivent réapprendre à entendre Chopin autrement. Cela peut ne pas plaire à tout le monde…

En savoir plus sur le week-end consacré à l’éloquence romantique

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Le festival des plantes à Chantilly du 14 au 16 octobre 2016

L’équipe pédagogique de Royaumont avait investi le stand de la Fondation lors de cette manifestation. Plusieurs ami[e]s sont venu[e]s les soutenir. Le point d’orgue de ces journées fut incontestablement l’atelier du dimanche proposé par l’artiste peintre naturaliste Isabelle Outrebon, partenaire des activités Jeune public et en famille de Royaumont. Plus de 150 enfants et leurs familles ont participé à cet atelier « Couronnes d’automne ».

Les petites mains ont piqué, assemblé, découpé tiges de bambou ou de noisetier, rubans et raphias de couleurs, mini-chrysanthèmes, boutons de roses. Et cela au gré de la fantaisie de chacun. Autour des tables, on parlait de Royaumont, ses jardins, son Festival, ses rencontres, l’air de rien… au milieu des enfants.