Placée juste au-dessus de la cuisine des moines et, comme elle, structurée par 4 colonnes, cette pièce abrite un précieux ensemble de documents (ouvrages musicologiques de référence, partitions, manuscrits…) mis à la disposition des musiciens et des chercheurs.
Lors du Festival de Royaumont, des expositions temporaires y sont installées pour apporter un éclairage complémentaire à la programmation.
en savoir plus
Construite autour de la remarquable collection de manuscrits et imprimés musicaux réunie par le pianiste François Lang (1908-1944) et de sa bibliothèque de travail, la Bibliothèque musicale François-Lang offre aux artistes et aux chercheurs un lieu de travail privilégié.
Située au premier étage du bâtiment des cuisines, cette salle était probablement desservie par un escalier extérieur en bois, adossé contre le pignon Ouest du bâtiment, dans la ruelle des convers. Largement éclairée par trois baies donnant sur le Sud, mais traversée en son centre, et de bas en haut, par le conduit de la cheminée médiévale, sa fonction primitive est incertaine. Peut-être était-elle utilisée par le cellérier, véritable intendant du monastère, pour y tenir les registres et livres comptables ? Selon les sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux, « Monsieur Vernier, architecte, ne peut accepter cette pièce comme bibliothèque des moines ; la construction primitive était trop grossièrement faite. Il la considère comme une dépense ou un office. En dernier lieu les moines avaient pu y transporter peu à peu leurs livres, le reste de l’abbaye menaçant ruine. Ce qui a probablement valu à cette pièce la dénomination de bibliothèque que tous les gens du pays lui ont conservée. » En 1725, la bibliothèque était en effet située au-dessus du chauffoir…
Avec la transformation de l’abbaye en filature, cette pièce est convertie en salle d’expédition. Elle communique avec la galerie occidentale du cloître par le biais d’une coulisse qui permettait d’acheminer les ballots vers le rez-de-chaussée où attendaient les charrettes. En 1853, la filature devient manufacture d’impression sur étoffes et des échantillonneurs s’installent à cet étage, tandis que le comble du cloître attenant est converti en atelier pour les graveurs. En 1869, d’importants aménagements sont entrepris. La destruction des toitures en appentis qui couvraient les galeries du cloître permet d’ouvrir trois fenêtres dans le mur Nord, en symétrie avec les trois baies préexistantes au Sud. Les maçonneries sont ravalées, un plancher posé, et la pièce devient la Salle Notre-Dame de Toutes Grâces, utilisée pour les réunions et les prises d’habits. Le comble situé au-dessus est transformé en dortoirs.
Après la seconde guerre mondiale, Henry et Isabel Goüin rassemblent dans ce lieu la collection musicale, les objets d’art et instruments de musique laissés par leur frère et beau-frère François Lang, disparu à Auschwitz en janvier 1944, et transforment la pièce en un salon de musique privé, dédié à sa mémoire. Et c’est en 2007 que la Fondation Royaumont acquiert cette collection, qu’elle maintient en ce lieu symbolique, mais dans le but de l’ouvrir aux chercheurs et aux musiciens. Ainsi, de janvier 2008 à avril 2009, d’importants travaux ont été menés (toiture, contreforts de la façade Sud, rénovation de l’escalier, aménagement de six studios pour artistes,…) qui ont permis d’ouvrir la Bibliothèque musicale François-Lang en 2009.