Reflet de Royaumont
Dès qu’il passe la grille de l’abbaye, le visiteur découvre le reflet de ce bâtiment qui danse sur l’eau des canaux.
S’il garde longtemps en mémoire cette première vision, c’est que ce bâtiment est impressionnant : cette aile de l’abbaye mesure 12 mètres de hauteur par 65 de longueur et brille sous le soleil, avec ses chaudes pierres calcaires et ses tuiles vernissées.
C’est là que vivaient les moines de chœur, là qu’ils se consacraient à la prière et à l’étude.
Aujourd’hui, le bâtiment des moines abrite une ancienne sacristie, devenue salle d’exposition, la Bibliothèque Henry & Isabel Goüin, une salle à manger, la cuisine et, dans les étages, des chambres et des salles de réunion.
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Situé sur l’aile orientale du cloître, cet édifice de 14 mètres de large était initialement protégé par la clôture monastique et invisible aux voyageurs qui accédaient à l’abbaye par une porterie située à l’Ouest de l’enclos. C’est aujourd’hui le premier bâtiment qui s’offre au visiteur, lorsqu’il pénètre dans le parc de Royaumont.
Il abritait autrefois deux niveaux de salles voûtées. Au rez-de-chaussée se trouvaient la sacristie, la salle capitulaire et, au-delà d’un passage-parloir, des salles de travail. L’étage était occupé par un vaste dortoir probablement éclairé, à chaque travée, par une série de deux fenêtres surmontées d’une lancette. Cloisonné à l’époque moderne, il céda la place à une série de cellules individuelles.
Spacieux, solide, pourvu d’un passage central encadré de deux murs épais, le bâtiment les moines offrait une configuration propice à l’installation d’une activité mécanique. En 1792, après la vente de l’abbaye comme bien national, il fut entièrement évidé – seuls les murs extérieurs et de refend furent conservés – et réorganisé sur trois niveaux de planchers. On y installa les ateliers d’une manufacture textile qui prenaient le jour, à l’Est et à l’Ouest, par des fenêtres rectangulaires nouvellement percées. Traversant le bâtiment, un canal fut creusé, sur lequel fut implantée une roue à aubes qui fournissait l’énergie nécessaire aux machines de la manufacture, grâce à un jeu d’arbres et de courroies.
À partir de 1864, les congrégations religieuses qui rachetèrent l’abbaye entreprirent la restauration du bâtiment, tout en conservant les trois niveaux mis en place par les industriels. La mise en place de fenêtres en tiers-point ou de voûtes d’ogives au rez-de-chaussée témoigne cependant de leur volonté de retrouver, malgré tout, les formes gothiques de l’abbaye.
Au rez-de-chaussée, et du Nord au Sud, furent alors aménagés une chapelle dans l’ancienne sacristie, une salle de travail et la « Salle générale du Noviciat » à l’emplacement de l’ancienne salle capitulaire ainsi qu’un oratoire dans l’ancien passage débarrassé de sa roue. Dans la partie Sud, on installa en 1876 un monumental escalier en chêne – qui dessert toujours les étages du bâtiment des moines ainsi que ceux de l’ancien chauffoir – et des salles de travail séparées par un long corridor. Les ateliers du premier étage furent convertis en chambres et des dortoirs installés au deuxième étage et dans les combles.
Aujourd’hui, l’ancienne sacristie abrite une salle d’exposition tandis qu’une salle de travail et la Bibliothèque Henry et Isabel Goüin ont pris la place de l’ancienne salle du chapitre. Au-delà du passage se trouvent la réception et les salles à manger de la Fondation, remaniées et modernisées en 1996. Le premier étage abrite la quasi-totalité des 45 chambres tandis que le second étage, entièrement restructuré en 2004, accueille des salles de travail et des studios de répétition. En 2004, les combles furent partiellement réaménagés pour accueillir, sur 250 m², les bureaux de la « House of Learning de Metro ».
Enfin, la Fondation Royaumont a engagé en 2016 de très importants travaux de restauration de l’abbaye, et de rénovation et d’extension de son équipement résidentiel. Cette campagne sans précédent, débutée le 21 décembre 2015, a permis la restauration des façades, des contreforts, de la charpente et de la couverture du bâtiment des moines, la création de 8 chambres et d’une salle de travail supplémentaires, l’installation d’un ascenseur, rendant accessible l’essentiel des espaces aux personnes à mobilité réduite, la transformation de la cuisine, agrandie et pourvue de grandes ouvertures vitrées offrant une vue sur les préparations du Chef, et la refonte des systèmes de production de chaleur.