[Festival de Royaumont 2021] A l’écoute des compositeurs d’aujourd’hui

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Qui, aujourd’hui, marche dans les pas de Karlheinz Stockhausen ou de Luciano Berio ? Qui prend la relève de Philip Glass ou d’Arvo Pärt ? Qui peut succéder à Pierre Boulez ou Henryk Gorecki ?

La Fondation Royaumont donne aux compositeurs d’aujourd’hui les moyens de produire de nouvelles œuvres et aux jeunes interprètes des occasions de jouer les partitions de leur temps. Du 21 août au 3 octobre, l’ensemble du Festival 2021 est donc parsemé de rendez-vous avec des artistes à découvrir…  

Le premier concert, le 21 août, permet de retrouver le compositeur espagnol Alberto Carretero, né à Seville en 1985. Elève de Stefano Gervasoni et de Georges Aperghis, il a fait entendre l’année dernière à l’abbaye ses Haikus de Machado.

Le lendemain, le 22 août, c’est autour de l’orgue que se réunissent les jeunes compositeurs invités à travailler en binôme avec des chorégraphes, Lucie Nezri, Julian Lembke, Carlo Elia Praderio.

Encore des retrouvailles, le 28 août, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle installation du Carré Magique : Huihui Cheng, qui avait créé un piano-costume pour Claudia Chan, revient avec une œuvre pour voix et électronique, tandis que la violoncelliste Marie Ythier, nouvelle artiste en résidence, joue Curve with plateaux de l’Anglais Jonathan Harvey, déjà honoré il y a peu par un concert mémorable des Métaboles.

Sous la baguette de Jean-Philippe Wurtz, l’ensemble Linea associe ce même 28 août un compositeur français aujourd’hui reconnu, Raphaël Cendo, et des lauréats de l’Académie Voix Nouvelles : Feliz Anne Macahis, Michele Foresi, Zeynep Toraman

Pour son concert du 29 août, l’Ensemble Voix Nouvelles a choisi de faire entendre une jeune compositrice néerlandaise, Cathy van Eck, qui écrit pour des microphones et des haut-parleurs, sa consœur états-unienne, Natacha Diels, qui rend hommage à 4’33, la célèbre œuvre silencieuse de John Cage, ou le désormais célèbre Dmitri Kourliandski, qui renoue avec la musique de chambre.

La pianiste Maroussia Gentet met à son programme du 4 septembre, entre les Images de Claude Debussy et le Passage de Frédéric Durieux, les fugaces et fragiles Écrits sur l’eau de Madeleine Isaksson, interprétés pour la première fois l’année dernière.

Le lendemain, le 5 septembre, est la grande fête de la musique d’aujourd’hui, avec pas moins de 12 nouvelles partitions de lauréats de l’Académie Voix Nouvelles : Jean-Patrick Besingrand (France), Paulo Brito (Brésil), Brendan Champeaux (France), Louis Goldford (U.S.A.), Sarah Grace Graves (U.S.A.), Matteo Gualandi (Italie), Diego Jiménez Tamame (Espagne), Krõõt-Kärt Kaev (Estonie), Josephine Macken (Australie), Soyeon Park (Corée du Sud), Anna-Louise Walton (U.S.A.), Julie Zhu (U.S.A.) …

La danse contemporaine fait elle aussi appel aux compositeurs d’aujourd’hui. Ainsi, pour sa création du 18 septembre, Hervé Robbe fait à nouveau appel à Jérôme Combier, le fondateur de l’ensemble Cairn.

Le 3 octobre, le Festival se termine par une dernière création, signée du jeune Basile Chassaing, qui a conçu un oratorio du vingt-et-unième siècle, ]blind[. La réflexion qu’il propose sur la place des idées dans une société dominée par les images sera donc le mot de la fin, mais d’une fin très temporaire, puisque Royaumont reprendra très vite sa mission de soutien aux compositeurs d’aujourd’hui…