Un festival de musique et de danse dans le Val d’Oise

Le Festival de Royaumont propose chaque année, une passionnante traversée du répertoire de la musique classique et une mise en lumière de la musique et de la danse contemporaine.
Autour des spectacles, Royaumont propose également des rencontres et une offre de restauration spécifique, pour que ce festival annuel, soit un véritable parcours du spectateur et une expérience inoubliable.

Programmation de musique classique au Festival de Royaumont 2024
Programmation de danse au Festival de Royaumont 2024
Programmation de musique contemporaine au Festival de Royaumont 2024

Les événements



Se restaurer et dormir à l’abbaye pendant le Festival

Pendant le Festival, dégustez les plats du menu unique « le choix du Chef » ou simplement picorez dans une planche gourmande avant le concert du samedi soir. Avant le concert du dimanche matin, un brunch savoureux et généreux vous est proposé. Le bar-salon de thé et sa terrasse au bord de l’eau vous accueille également à partir de 12h, pour une restauration légère ou une petite collation. Offrez-vous une immersion totale en réservant l’un des 53 chambres de l’abbaye, et vivez l’expérience Royaumont !


Visiter l’abbaye

Vos billets et pass de concerts et spectacles vous donnent accès la visite libre de de l’abbaye sans supplément ! Et si vous souhaitez en connaître davantage sur ce chef-d’œuvre de l’art gothique, plusieurs créneaux de visite guidées sont réservables en ligne.

L’abbaye de Royaumont est située à Asnières-sur-Oise, dans le Val d’Oise, à 30km au nord de Paris et à 10km au sud de Chantilly.

visiter l'abbaye de royaumont

Edito : Le triomphe du Temps

Royaumont a toujours été précurseur. C’est ce qui m’a marqué lorsque j’arrivai à la Fondation comme directeur culturel en 1977. Juste après la disparition de son Président-fondateur Henry Gouïn. Le triomphe du temps : Henry et Isabel Goüin constituent la Fondation en 1964 en lui offrant leur abbaye, propriété familiale pendant 59 ans, et lui assignent la noble mission d’y accueillir artistes et intellectuels. Une Fondation reconnue d’utilité publique, la première en France dédiée à la culture, qui est depuis 60 ans au service de l’intérêt général.
C’est dès 1936 qu’accompagné par François Lang, le couple Goüin organise les premiers concerts publics dans le réfectoire des moines de l’abbaye. Ils y installent l’année suivante un foyer destiné à accueillir des artistes en résidence. Ils inventent sans le savoir le modèle des Centres culturels de rencontre formalisé en 1973 par Jacques Rigaud et Jean Salusse… Nous sommes 23 Centres en France aujourd’hui, 11 dans le reste de l’Europe.

Investiguer des domaines inexplorés

Sa liberté d’action, son indépendance, ont continument engagé les dirigeants successifs de la Fondation à investiguer des domaines inexplorés et à répondre à des nécessités mal prises en compte. Dès ses premières saisons de concert, Royaumont s’est attaché à révéler des œuvres oubliées des salles de concert. Notamment dans le répertoire ancien. Retournons-nous encore : les futurs acteurs du nouveau roman se sont réunis à l’abbaye dès le début des années cinquante. La jeune Fondation investit le champ des sciences humaines, jouant ainsi un rôle décisif dans le dialogue entre les sciences dures et les sciences molles.

Les outils offerts par les sciences sociales ont ensuite aidé la Fondation à prendre mesure de son territoire en mal d’identité : un vaste programme de recherches ethnologiques a occupé 10 ans de la vie de Royaumont. Puis est apparu que celles-ci pourraient enrichir les recherches artistiques menées par la Fondation. L’insertion de ses bibliothèques dans son projet a contribué à ce dialogue fécond entre art et science : la Bibliothèque littéraire réanimée par son centre de poésie créé en 1984, la Bibliothèque musicale François-Lang acquise en 2007, puis l’adossement en 2016 de la magnifique Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret à Paris.

Au début des années 80, il m’est apparu que l’enseignement du chant ne produisait plus de chanteurs de bon niveau en France. Que du côté du répertoire, on ne se trouvait qu’aux prémices du renouveau de l’interprétation de la musique baroque et que les musiques du Moyen Âge étaient tout simplement un continent oublié, à peine enseigné, à l’écart de la recherche. Quant à la création musicale… Grandes étaient les réticences des compositeurs à écrire des œuvres pour la voix.

Tous ces constats ont fondé le nouveau projet de la Fondation. Et bien qu’il n’ait cessé d’évoluer au fil des ans pour s’adapter en permanence à l’évolution des besoins de la communauté artistique, en s’engageant même dans des voies inattendues mais prometteuses, ces orientations originelles sont toujours à l’œuvre aujourd’hui. Et élargies à d’autres disciplines. Comme la danse qui a fait son entrée à Royaumont en 1995 lorsque Susan Buirge en quête de nouveaux espaces pour la transmission de la danse constatait que la composition chorégraphique n’était pas enseignée…

Le Festival : des propositions artistiques inédites

Du 7 septembre au 6 octobre se déroulera le Festival. Il offrira cette année une programmation assez exceptionnelle, qui convoquera « grands anciens » et artistes de la nouvelle génération autour de propositions artistiques inédites.

Le retour de Jocelyn Mienniel associé au poète et traducteur Olivier Cadiot, un des acteurs majeurs du Centre de Poésie & Traductions que j’avais créé en 1984 avec Bernard Noël, offriront une relecture étonnante du chef d’œuvre de Gustav Mahler, Le Chant de la Terre. L’opéra Madame Butterfly de Puccini sera quant à lui revisité par huit jeunes compositeurs.

Les chanteurs des Cris de Paris, accueillis en résidence de 2010 à 2012, deviendront danseurs sous la houlette de François Chaignaud et Geoffroy Jourdain dans une nouvelle version de Tumulus, spectacle « incubé » à Royaumont : le ton sera donné dès le week-end d’ouverture !

Nous fêterons également le retour de Vincent Dumestre et du Poème Harmonique, qui avaient marqué les esprits en concevant lors de leur résidence à Royaumont en 2003 un Bourgeois gentilhomme qui connut ensuite une carrière phénoménale.

Philippe Herreweghe fréquenta régulièrement Royaumont dans les années 80 avec La Chapelle Royale : il y revient cette année, pour la première fois avec l’Orchestre des Champs-Elysées, pour nous offrir la première version de la 8e symphonie d’Anton Bruckner, un monument du répertoire symphonique.

La danse investira les différents espaces de l’abbaye avec une déambulation conçue par Thomas Lebrun, tandis que les jeunes chorégraphes Chloé Zamboni, Alexis Jestin et Leïla Ka jalonneront les week-ends du festival. Naïssam Jalal, en résidence à Royaumont, nous offrira le fruit des rencontres faites lors de ses récents voyages en Inde. Porteurs de l’avenir de la Fondation, les tout jeunes ensembles ApotropaïK, en résidence depuis 2022, et Arborescence, dont ce sera la naissance officielle, dessineront le futur des musiques du Moyen Âge.

Le Triomphe du Temps et de la Désillusion ?

La conclusion de ce festival hors normes sera apportée par les Arts florissants dirigés par William Christie, qui enseigna à Royaumont dès 1980, y révélant avec René Jacobs la première génération de chanteurs spécialisés dans le répertoire baroque ! Associant lauréats du « Jardin des Voix » et de la Fondation Royaumont, William Christie et Georg-Friedrich Haendel célébreront avec nous Le Triomphe du Temps et de la Désillusion. Un beau sujet de méditation, au moment où je m’apprêterai à transmettre la charge qui m’a été confiée pendant de si longues et belles années.

J’espère de tout cœur vous retrouver une dernière fois à l’occasion de cette édition du soixantenaire de la Fondation Royaumont, ma passion.

Francis Maréchal,
Directeur général


Festival de Royaumont - France Musique