Les chantiers en détails

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De décembre 2015 à juin 2016, Royaumont a restauré et valorisé son patrimoine architectural, en parallèle de travaux d’aménagement et de rénovation de l’équipement hôtelier.
Nos explications chantier par chantier… 

Au sommaire :


CONTEXTE

La Fondation Royaumont vient d’engager un vaste programme de travaux de restauration de son abbaye, de rénovation et d’extension de son équipement résidentiel. Une campagne sans précédent, commencée le 21 décembre 2015, permettra, dès le 1er juillet 2016, d’offrir un accueil encore amélioré dans un monument magnifié.

Les premiers bénéficiaires en seront les artistes accueillis en séjour et les entreprises dont les séminaires et événements organisés à l’abbaye participent au financement des missions patrimoniales, artistiques et sociales de la Fondation Royaumont.

La décision a été prise de réaliser simultanément six chantiers de grande ampleur, dont voici les grandes lignes :
– la restauration des façades, des contreforts, de la charpente et de la couverture du bâtiment des moines,
– la rénovation et l’agrandissement de l’équipement résidentiel avec la création de 8 chambres et d’une salle de travail supplémentaires,
– l’installation d’un ascenseur, rendant accessible l’essentiel des espaces aux personnes à mobilité réduite,
– la transformation de la cuisine qui sera agrandie et pourvue de grandes ouvertures vitrées offrant une vue sur les préparations du Chef, et dont la carte évoluera en résonance avec le Potager-Jardin de Royaumont,
– la refonte des systèmes de chauffage, pour un meilleur rendement et une sécurité accrue
– la création d’un nouvel espace de stockage du matériel nécessaire aux activités artistiques et événementielles, pour optimiser l’exploitation des équipements et l’efficacité des équipes techniques.


LE BâTIMENT DES MOINES

Avec ses 65 mètres de long sur 14 mètres de large, le bâtiment des moines abritait autrefois deux niveaux de salles voûtées. Au rez-de-chaussée se trouvaient la sacristie, la salle capitulaire et, au delà d’un passage-parloir, des salles de travail. L’étage était occupé par un vaste dortoir, qui fut cloisonné à l’époque moderne, en cellules individuelles.

Le bâtiment des moines
Le bâtiment des moines au milieu du XXe siècle

En 1792, après la vente de l’abbaye comme bien national, il fut entièrement évidé – seuls les murs extérieurs et de refend furent conservés – et réorganisé sur trois niveaux de planchers. On y installa les ateliers d’une manufacture textile. Traversant le bâtiment, un canal fut creusé sur lequel on implanta une roue à aubes qui fournissait l’énergie nécessaire aux machines de la manufacture.

A partir de 1864, les congrégations religieuses qui rachetèrent l’abbaye entreprirent la restauration du bâtiment, tout en conservant les trois niveaux mis en place par les industriels. C’est en 1876 que fut bâti un monumental escalier en chêne qui dessert toujours les étages du bâtiment des moines ainsi que ceux de l’ancien chauffoir. Les ateliers du premier étage furent convertis en chambres et des dortoirs installés au deuxième étage et dans les combles.
Aujourd’hui, au Nord du passage, le rez-de-chaussée abrite la Bibliothèque Henry & Isabel Goüin, une salle d’atelier et l’ancienne sacristie. Dans sa partie Sud, se trouvent la réception et les salles à manger de la Fondation, remaniées pour la dernière fois en 1996. Le premier étage abrite la quasi-totalité des 45 chambres dont l’aménagement avait été réalisé entre 1978 et 1980 et dont la plupart a été rénovée en 1998 ; tandis que le second étage, entièrement restructuré en 2004, accueille des salles de travail et des studios de répétition.


LE CHAUFFOIR

A l’époque médiévale, ce bâtiment comportait deux étages voûtés. Au rez-de-chaussée se trouvait le chauffoir, pourvu d’une cheminée. Il perdit progressivement cette fonction avec la diminution du nombre de moines et était utilisé comme cuisine au XVIIIe siècle. L’usage primitif de la pièce située à l’étage nous est inconnu, mais elle servait de bibliothèque à la fin de l’ancien régime. A l’est se trouvait l’escalier qui conduisait du cloître vers le dortoir des moines.

Le bâtiment du chauffoir
Le bâtiment du chauffoir, sur le côté du réfectoire des moines

Le bâtiment fut entièrement remanié au cours du XIXe siècle, ce qui causa la destruction des voûtes médiévales et de l’escalier des moines. On y aménagea, sur trois niveaux, une infirmerie et une sacristie.
Les cuisines modernes y furent installées en 1977 puis rénovées une première fois en 1996. Dans les étages, des appartements y furent aménagés pour y loger du personnel puis des bureaux à la fin des années 1980.


RESTAURATION DES COUVERTURES ET DE LA FAçADE

Le programme de restauration fait suite à une étude d’évaluation générale menée par l’Architecte en chef des Monuments historiques François Chatillon en juin 2014. Cette étude a décelé de nombreux désordres sur la couverture et les maçonneries extérieures de ce bâtiment. L’ensemble du bâtiment va être découvert pour permettre une révision complète de la charpente remaniée au XVIIIe et au XIXe siècle mais comportant encore de nombreux éléments du XIIIe siècle. La couverture sera entièrement remplacée avec de la tuile plate posée sur liteaux en sapin. Des lucarnes, côté cloître, seront restituées à l’identique de celles qui existaient au XIXe siècle et supprimées en 1974. Les charpentes seront allégées et consolidées. Les pierres altérées des façades et des contreforts seront remplacées. La purge et le rejointoiement des maçonneries sont également prévus afin de prévenir les infiltrations.

Projet de lucarne pour le bâtiment des moines  
Projet de lucarne et projet de panachage des tuiles


ASCENSEUR

La diversification des usages de l’abbaye, le souci de l’ouverture à tous et la modernisation du site ont nécessité l’implantation d’un ascenseur, au cœur de la maison d’hôte, pour faciliter la circulation verticale des artistes, des clients et du public. Positionner un ascenseur au sein d’un monument historique classé posait beaucoup de questions éthiques et esthétiques.

  
La cage d’escalier et la réception avant les travaux (photo : E. Vivas) et le projet de l’architecte

Le parti fut pris de le placer dans le hall d’accueil, lui aussi complètement rénové, et de faire dialoguer le chêne du vieil escalier avec un matériau contemporain qui habillera le pylône de l’ascenseur.


LOCAUX DE STOCKAGE ET RéNOVATION DES CUISINES

Le projet consiste à créer des locaux de stockage en changeant l’affectation des deux étages du bâtiment du chauffoir afin d’y conserver le matériel scénique (structures de spectacles, projecteurs, matériel audio, chaises, etc.) ainsi que le mobilier nécessaire aux événements. Un monte-charges sera implanté pour faciliter les manutentions et les installations temporaires dans les salles monumentales de l’abbaye.

Projet de nouvelle cuisine
Le projet pour la nouvelle cuisine

Au rez-de-chaussée, les cuisines seront déplacées, modernisées et agrandies. Certains éléments architecturaux, comme des voûtes, seront mis en valeur. Des ouvertures vitrées seront créées offrant une vue, depuis les circulations, sur les préparations du Chef, dont la carte évoluera en résonance avec le Potager-Jardin de Royaumont.


REFONTE DU SYSTèME DE CHAUFFAGE

L’abbaye est, à ce jour, équipée de cinq chaufferies, fonctionnant toutes avec des énergies différentes. A l’heure des économies d’énergie, de la diminution de l’empreinte carbone des équipements mis en place et de la recherche d’un meilleur rendement, la Fondation Royaumont a souhaité repenser son système de production de chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire) tout en améliorant la sécurité des biens et des personnes.

L'entrée de la chaufferie

Une chaufferie unique située dans le sous-sol du bâtiment des latrines sera réaménagée en conséquence (modifications des accès, création de dallage, restauration des voûtes) et sera équipée de trois chaudières gaz de 500 W chacune. Des sous-stations seront disposées aux emplacements des chaufferies supprimées pour distribuer l’eau chaude dans les réseaux desservant l’ensemble de l’abbaye.


FINANCEMENT

Coût total de l’opération : 6 500 000 €
20 % Etat (Drac Ile-de-France)
40 % Région Ile-de-France
21 % Département du Val d’Oise
3 % Mécénat d’entreprise et de particuliers
16 % emprunt

    

          


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