Travaux dans les ruines de l’abbatiale : premiers résultats en vue !
Depuis décembre 2022, des travaux de restauration sont menés parmi les ruines de l’église abbatiale de Royaumont. Ce vaste édifice a été démoli lors de la Révolution française en 1792 mais il en subsiste une étonnante tourelle isolée et le mur qui le séparait autrefois du cloître.
Avec le démontage de la partie supérieure des échafaudages, les premiers résultats de ces travaux sont enfin dévoilés. En effet, une « culée d’arc-boutant » se détache au-dessus du mur sud de la nef. Ressemblant à un pilier rectangulaire, cette belle masse de pierre était destinée à retenir la poussée d’une voûte.
Cette culée d’arc-boutant était un élément indispensable de l’architecture gothique de l’église car elle permettait de consolider la structure de l’édifice. L’église mesurait 27 mètres de hauteur sous voûte, soit à 3 mètres près la hauteur de la cathédrale de Soissons. Pour pouvoir supporter le poids de ses voûtes, il fallait dès lors des structures de confortement. D’où l’intervention de ces fameuses culées d’arc-boutant.
Travaux en cours
Sur cette dernière culée d’arc-boutant encore debout, nous pouvons observer des trous de boulins. Ces derniers datant du Moyen Age étaient représentatifs de la façon de construire à cette époque. Ces trous permettaient de maintenir l’échafaudage. Quand la construction était terminée, on sciait les morceaux de bois pour retirer l’échafaudage. Après cette opération, il restait ainsi des trous. Aujourd’hui, les maçons ont rebouché les trous mais pour en révéler la présence passée, leurs emplacements ont été peints.
Sur le sommet de la culée d’arc-boutant, nous pouvons constater la présence de deux fleurons. Il s’agit d’éléments décoratifs mais ils servaient également, par un effet de contrepoids, à renforcer la stabilité. Entre ces deux fleurons, il y a un paratonnerre moderne permettant de protéger de la foudre un périmètre de 100 mètres.
Cette masse de pierre brillante est le premier pan du mur que l’on peut admirer.
Après la fin des travaux, fin décembre, toutes les pierres de cette paroi auront également retrouvé leur éclat originel.
Texte : Angélique Bouharroun