Clavecins, pianoforte, flûte… Le 21 septembre, une journée dédiée aux instruments clés du baroque

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Les instruments sont la clé des derniers mystères de la musique baroque. Comme les compositeurs, ce sont eux qui rythment l’histoire de cette longue période riche en créations, qui en marquent les limites. Le samedi 21 septembre, la Fondation Royaumont consacre donc une journée entière à la période de basculement que représentent, en plein siècle des Lumières, l’arrivée des cordes frappées du pianoforte et l’évolution du clavecin.

Les clavecins d’Antoine Vater ouvrent l’après-midi. D’origine allemande, ce brillant facteur d’instruments s’était établi à Paris en 1715. Il a laissé à la postérité un instrument emblématique de la facture française, un clavecin à double clavier daté de 1732, aujourd’hui officiellement classé « trésor national » et précieusement conservé au Musée de la Musique. La Fondation en a commandé une copie à Emile Jobin.


Jean-Luc Ho jouant sur la copie du clavecin Vater

Sur cet instrument d’un rouge flamboyant, les musiciens joueront principalement du Telemann. Le compositeur allemand a en effet profité d’un passage à Paris en 1738 pour visiter l’atelier d’Antoine Vater. Aline Zylberajch et Aurélien Delage s’unissent pour réinventer l’atmosphère de l’échoppe, convoquant au passage d’autres contemporains familiers des lieux : Rameau, Guignon, ForquerayLes Vieux Galants, l’ensemble d’Artem Belogurov, Octavie Dostaler-Lalonde, Aysha Wills et David Westcombe, évoquent de leur côté l’entourage de Telemann, qui était l’ami de Bach, le parrain de son fils Carl Philipp Emmanuel…

Le soir venu, un autre instrument se hisse sur la scène du réfectoire des moines : un pianoforte Gottfried Silbermann. Bach a eu l’occasion d’en essayer un en 1747, lors de sa visite à la cour de Frédéric II de Prusse, dit Frédéric le Grand. Philippe Grisvard joue sur une copie réalisée par Kerstin Schwarz pour faire revivre les musiciens qui animaient les soirées du monarque : Kirnberger, Fasch, Nichelmann, Marpurg et bien sûr un Bach, Carl Philipp Emmanuel, qui était maître de chapelle au palais. Jean-Luc Ho*, quant à lui, s’entoure de l’ensemble Le Petit Trianon, pour aborder l’œuvre que Bach dédia au roi après cette entrevue, l’Offrande musicale.


Frédéric II jouant de la flûte dans le palais de Sanssouci, à Postdam.
Carl Philipp Emanuel Bach est au clavecin.

Entre le clavecin et le pianoforte se glisse naturellement la viole de gambe, tenue par Nima Ben David et Sarah van Oudenhove, ainsi qu’un instrument de petite taille mais d’une grande importance pour l’époque : la flûte. Frédéric II en jouait, comme Telemann, dont le Concerto pour traverso en sol min TWV 42 reste l’une des œuvres fétiches des flûtistes. En cette journée intitulée « Bach et Telemann », l’instrument sera tenu par Aysha Wills, David Westcombe, Aurélien Delage et Olivier Riehl.

Ces instruments pourront être non seulement entendus mais aussi vus de près tout au long du 21 septembre…


Le programme de la journée :

11h : Ouverture de l’exposition « Le fonds Rameau de la Bibliothèque musicale François-Lang » (en savoir plus)
15 h : Telemann l’ingénieux | Les Vieux Galants (en savoir plus)
17h30 : L’atelier d’Antoine Vater, 1715-1759 | Aurélien Delage, Aline Zylberajch (en savoir plus)
19h : Dîner – Le buffet du Chef
20h45 : Nuit Jean-Sébastien Bach à la Cour de Frédéric II de Prusse | Philippe Grisvard, Jean-Luc Ho, Le Petit Trianon (en savoir plus)
Nuitée à l’abbaye pour le public qui aura choisi la Formule « week-end musical » (en savoir plus)


* artiste en résidence à la Fondation Royaumont