[Festival 2022] Découvrez une nouvelle génération de chorégraphes

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D’ordinaire ramassée sur 2 ou 3 journées thématiques, la danse prend de l’ampleur en 2022 et s’installe dans les quatre premiers week-ends du Festival de Royaumont.

La journée d’ouverture est marquée du double sceau de la majesté et du répertoire, grâce à So Schnell, la mythique et ultime pièce de Dominique Bagouet. Elle a été remontée récemment par Catherine Legrand, l’une des plus fidèles interprètes du chorégraphe. Douze danseuses et danseurs d’âges et d’horizons très divers – dont nous pouvons nous enorgueillir que bon nombre soient passés par Royaumont – déploient leur énergie et leur grâce. Ils redessinent cette danse aussi vive et légère que rageuse et tenace dans les jardins de l’abbaye.

Surtout, la programmation chorégraphique 2022 est placée sous le signe de l’accompagnement à la création.

En effet, l’ensemble des artistes et des projets chorégraphiques présentés dans le Festival auront été en partie élaborés dans le cadre de résidence à Royaumont et coproduits par la Fondation. Avec en particulier, cette année, un focus autour de trois femmes chorégraphes : de jeunes talents aux écritures corporelles originales et poétiques, en prise avec notre réel et ses tourments sociétaux et environnementaux.

A partir de la figure de la vache, Anna Chirescu nous invite à découvrir Vaca, une fable écologique et dansante, entre quiétude rurale et danses de cowboys.

Après deux solos autour des figures féminines, Rebecca Journo nous présente en avant-première une œuvre intitulée Portrait. Dans un environnement énigmatique où se mêlent bruits d’eau et de verre, un quatuor féminin se révèle, devient la somme de multiples clichés. Dans un geste fait de syncopes et de glissements répétés, clic, les danseuses apparaissent et, clac, elles se dissolvent en anamorphoses étranges.

Dans l’installation vidéo-danse Joule et la forme performative et déambulatoire Joule In Situ, Doria Belanger interroge notre rapport aux différentes sources d’énergie. Elle nous rappelle dans ces deux très beaux dispositifs que, par la danse, le corps humain se révèle aussi un très bon moteur.

Pour la deuxième année, nous accueillons le chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro, avec la pièce Métropole. Couvert d’une cape carnavalesque, ce danseur iconoclaste, mis en mouvement par la caisse-claire de Philip Foch, nous immerge dans une forme opératique dansée, punk et endiablé. Un appel à la révolte, un geste de rébellion…

Enfin vient Main dans la main, un spectacle jeune public imaginé par les chorégraphes Edmond Russo et Shlomi Tuizer. Un hymne au collectif pour quatre danseurs et une vingtaine d’enfants à partager avec tous les publics, puisqu’une pièce jeune public n’est pas nécessairement enfantine (il faut une grande maturité pour se mettre au niveau des plus jeunes sans les prendre de haut). Avec ses traits vifs et rythmés, ses musiques décalées, la danse fait ici l’éloge des joies simples comme l’amitié ou l’acceptation de l’altérité.