« Liverté » : l’ensemble Semblance adopte les livres comme instruments

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« Ce jeu de mot, entre livre et liberté, est apparu assez vite » répond le percussionniste Corentin Marillier quand on l’interroge sur le titre du spectacle que l’ensemble Semblance présentera à Royaumont le 26 mai. « On s’est dit que le livre était aussi un outil d’émancipation, une manière de démocratiser un savoir. « Liverté » veut dire ça : s’émanciper par le livre, par la connaissance… »

L’ensemble, qui est en résidence à Royaumont jusqu’en 2025, a décidé de réunir des pièces de Francesco Filidei, Julie Zhu, Kotoka Suzuki, James O’Callaghan, Yoko Ono, Takehisa Kosugi et Catherine Lamb dont le point de commun est l’univers des bibliothèques. « Il y avait au départ le souhait de travailler sur le matériau du livre » se souvient Corentin. « C’est assez original : on est quatre musiciens mais on aura, au final, peu d’instruments. Il y a une ou deux pièces qui font appel aux instruments habituels mais le reste du programme est basé sur la matière, le papier. C’est un programme inédit autour de l’écoute, autour du matériau. Il a une dimension visuelle forte, parce que la pièce de Kotoka Suzuki nécessite la fabrication d’instruments à base de papier et d’autres matériaux. »

L’ensemble dévoilera d’abord ce nouveau programme dans une version courte, adaptée à un jeune public, le samedi 25 mai, à la Médiathèque intercommunale Erik Orsenna de Villiers-le-Bel, en partenariat avec la Communauté d’agglomération Roissy Pays-de-France. La véritable première aura lieu le dimanche 26 mai dans la Bibliothèque musicale François-Lang, dans le cadre du festival Les printemps sonores, organisé par l’association Cible95. La bibliothèque musicale sera présentée par son responsable, Thomas Vernet, à l’issue du concert. Nathalie Le Gonidec expliquera ensuite l’histoire de la Bibliothèque Henry et Isabel Goüin. C’est dans cet espace du rez-de-chaussée qu’aura lieu l’ultime phase de l’événement : un partage autour d’une œuvre collaborative de Julie Zhu. « Nous collaborons avec elle depuis longtemps, » explique le percussionniste de l’ensemble Semblance, « depuis la préparation de notre création dans le Carré magique pour le Festival 2023. Comme elle est également artiste visuelle et plasticienne, qu’elle travaille avec le papier, l’écriture, le dessin, on a tout de suite pensé à elle. Il se trouve qu’elle avait écrit des sortes de poèmes, proches de la méditation, qui sont des instructions pour une performance musicale très ouverte, très démocratique. Le public est donc invité à terminer l’après-midi en découvrant le son de son écriture sur le papier, grâce à un dispositif d’amplification et un casque audio. »