Clavecin, pianoforte, piano… Un Festival 2020 qui fait touche !

Partager

En solitaire ou en groupe, les claviers se lancent dans de nouvelles aventures à l’occasion de l’édition 2020 du Festival.

Impossible d’évoquer la musique baroque sans penser au clavecin, l’instrument qui trônait dans les cours et les salons de toute l’Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles. Entre 1726 et 1731, Jean-Sébastien Bach a consacré à l’instrument une série de six suites de danses, ses célèbres Partitas. Jean-Luc Ho les a enregistrées en mars 2015, dans le calme hivernal de la Bibliothèque musicale François-Lang. Il en jouera l’intégrale pour la première fois sur six instruments différents à l’occasion du Festival 2020, tout d’abord à Cergy, en partenariat avec le Festival Baroque de Pontoise (en savoir plus), puis dans le réfectoire des moines (en savoir plus).

Claveciniste franco-américain de la même génération, Justin Taylor se produit lui aussi régulièrement en tant que soliste et ses enregistrements solitaires sont régulièrement salués par la critique. À Royaumont, cependant, c’est une aventure collective qu’il mène, celle du Consort, la formation de musique ancienne qu’il a fondée avec les violonistes Théotime Langlois de Swarte et Sophie de Bardonnèche et la violiste Louise Pierrard. En résidence à l’abbaye pour trois ans, Le Consort jouera à deux reprises cet automne. Il présentera d’abord aux enfants des écoles de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France le spectacle sur les Fables de La Fontaine (en savoir plus) qu’il monte avec la soprano Victoire Bunel et le comédien Manuel Weber. Surtout, Le Consort clôturera le Festival avec un nouveau programme centré sur les airs de Henry Purcell (en savoir plus). Son célèbre O Solitude est attendu par les amateurs avec gourmandise, autant pour la tournure originale que lui donneront Justin et ses amis que pour l’ampleur que lui confèrera la voix charnelle et profonde du contre-ténor Paul-Antoine Bénos.

Si le clavecin est l’instrument emblématique de l’ère baroque, le pianoforte est celui de l’ère classique. Mozart et Beethoven, par exemple, l’avaient adopté. À Royaumont, l’instrument a récemment été mis en valeur par la résidence d’Edoardo Torbianelli, qui a donné une série de concerts mémorables et a formé une nouvelle génération de musiciens à une interprétation des œuvres qui tienne enfin compte des conditions de leur composition. Le chef de chœur et chef d’orchestre Léo Warynski s’intéressait depuis longtemps aux Liebeslieder Walzer de Brahms mais se demandait ce qu’il pourrait apporter de neuf à ces classiques du répertoire viennois. La réponse lui est venue en rencontrant à Royaumont Edoardo Torbianelli. C’est donc le pianiste triestin, en duo avec son jeune collègue Yoan Héreau, qui restituera aux valses chantées de Brahms (en savoir plus) leur couleur d’origine.

Autre temps, autre instrument : c’est désormais le piano qui sert de mètre-étalon aux compositeurs. En témoigne la venue de Thomas Dieltjens, pianiste du Het Collectief, pour la nouvelle orchestration du Chant de la terre de Gustav Mahler (en savoir plus). En témoignent aussi et surtout les partitions pour piano solo signées Iannis Xenakis, Philippe Leroux, Elliot Carter, Matthew Chamberlain, Annie Hui Hsien ou Maël Bailly qu’interprètera Claudia Chan (en savoir plus). La pianiste sino-canadienne n’achèvera pas seulement ainsi trois années d’une résidence en prise avec la création, elle conclura également – au moins pour un temps – la belle aventure de l’évolution des claviers.

L’AGENDA EN DETAILS :

Dimanche 13 septembre, 15h30 – Mahler : Le Chant de la terre – Lucile Richardot, Yves Saelens, Het Collectief, Gregor Mayrhofer

Dimanche 20 septembre, 15h30 – Brahms : Liebeslieder Walzer – Les Métaboles (dir. Léo Warynski), Edoardo Torbianelli, Yoan Héreau pianistes

Vendredi 2 octobre, 20h30 – HORS LES MURS (Festival baroque de Pontoise) – Bach : Partitas [1e partie] – Jean-Luc Ho

Dimanche 4 octobre, 15h30 – Bach : Partitas [2e partie] – Jean-Luc Ho

Samedi 24 octobre, 16h et 20h30 – Thoughts about the piano – Claudia Chan

Samedi 31 octobre, 20h30 – O Solitude – Le Consort, Paul-Antoine Benos